LDV1138

ROMAIN LELEU THOMAS LELEU VIRTUOSI

Virtuosi

Romain Leleu trompette / trumpet Thomas Leleu tuba

Johann Sebastian Bach (1685-1750) Ouverture (Suite) pour orchestre n°3 en Ré majeur/D major, BWV 1068 : Air * 3'42 Thierry Escaich (1965-) Hommage à Piazzolla 5'02 Astor Piazzolla (1921-1992) Histoire du Tango : Bordel 1900 ** 4'06 Reinhold Glière (1875-1956) 8 Pièces op.39 : Berceuse ** 3'36 Luiz Bonfá (1922-2001) Manhã de Carnaval ** 5'02 Thomas Leleu (1987-) Improvisation n°3 1'15 Astor Piazzolla Tango-Étude n°3 - Molto marcato e energico 3'42 Pablo Casals (1876-1973) El cant dels ocells (Le Chant des oiseaux/Song of the Birds) * 3'00 Johann Sebastian Bach Inventions à 2 voix : N°1 en Do majeur/C major, BWV 772 1'17 N°3 en Ré majeur/D major, BWV 774 1'04 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 2

Reinhold Glière 8 Pièces op.39 : Gavotte ** 2'28 François Couperin (1688-1733) Deuxième Livre de pièces de clavecin : Les Baricades mistérieuses ** 2'13 Johan Halvorsen (1864-1935) Passacaglia d’après la Suite pour clavecin en Sol mineur n°7 de Haendel, HWV 432 ** 6'27 Passacaglia after Handel’s Harpsichord Suite no.7 in G minor HWV 432 Allan Botschinsky (1940-2020) Interlude n°4 ** 4'11 Christoph Moschberger (1985-) Tears for Pachelbel 4'23 Thomas Leleu Beaulieu *** 2'46 Down by the Salley Gardens (chant traditionnel irlandais/Irish traditional) 2'23 TT: 56'36 * Arr.: Romain et Thomas Leleu ** Arr.: Manuel Doutrelant *** Arr.: Laurent Elbaz 11 12 13 14 15 16 17 3

Un duo trompette et tuba : quelle drôle d’idée ! Voilà une fratrie, Thomas et Romain Leleu qui imagine, en pleine pandémie, la création d’un ensemble unique. Si la virtuosité dont il ne faut jamais oublier l’origine, celle du mot « vertu », s’impose d’emblée aux deux musiciens qui jouent avec une étonnante complicité, c’est plus encore la recherche d’un univers sonore avec des pièces inédites qui les fascine. Rencontre avec deux illusionnistes.

5 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Arrangements, transcriptions, improvisations et créations… Vous créez un nouveau répertoire pour votre formation. Quels défis cela représente-t-il ? Romain Leleu : Nous jouons des instruments non-polyphoniques, ce qui représente un premier défi. Le second est de ne pas seulement réaliser des transcriptions, d’adapter des tonalités, mais d’apporter une autre conception de chaque partition. Enfin, ce programme est virtuose pas seulement sur le plan purement technique, mais parce qu’il représente un défi physique. Il est, à mon sens, plus difficile d’enchaîner ces pièces en concert que d’être le soliste d’un concerto virtuose du répertoire car, en duo, nous n’avons pas un seul moment de répit et sommes sollicités à chaque instant. Se posent également des questions de justesse, d’intonation, d’équilibre sonore entre les deux instruments.

6 VIRTUOSI Votre programme associe des œuvres allant du baroque à la création contemporaine, en passant par le romantisme, le jazz et la musique folklorique. Pour cet album, avez-vous imaginé un fil conducteur, une ambiance particulière ? Thomas Leleu : Le caractère intimiste du duo et le choix des pièces sont portés par une prise de son qui souligne la proximité et la fusion des timbres. Nous avons imaginé cette atmosphère si particulière. Elle est la signature de l’album. Romain Leleu : Les arrangements que nous avons conçus ou fait réaliser ont été guidés par des recherches sur les timbres, les phrasés et l’articulation. Nous sommes partis des œuvres de Bach et de la Passacaille de Haendel qui fut la pièce centrale du programme. Celle-ci est une grande fresque bâtie sur une succession de variations. La transcription de Manuel Doutrelant n’a pas altéré la partition. Pour autant, il ne s’agissait pas d’imiter la version originale, mais de se l’approprier pour en proposer une nouvelle lecture. Une autre dimension est clairement perceptible dans votre album. Il s’agit d’un art du chant pour le moins nouveau. Il se révèle à la fois dans la trompette dont les couleurs évoquent celles des cantates et oratorios de Bach, mais aussi par une vocalité inédite dans les pièces « a cappella » du tuba, notamment dans l’Improvisation n°3 et l’Étude de Piazzolla… Romain Leleu : J’ai toujours imaginé la trompette comme un instrument proche du chant et d’une certaine voix humaine. Le phrasé du tuba que joue Thomas est tout aussi vocal. Une autre difficulté consiste à préserver une ligne musicale cantabile qui demeure à la fois spontanée et respectueuse de l’harmonie des partitions originales.

7 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Est-ce que la notion de pastiche est pertinente dans votre approche de certaines pièces, un peu dans l’esprit néoclassique qui prévalut entre les deux guerres ? Thomas Leleu : Une telle démarche ne nous a pas inspirés car nous n’avons pas abordé ces arrangements dans un esprit analytique. De fait, nous nous sommes concentrés sur les couleurs des deux instruments et la manière d’obtenir des sonorités légères et perlées. Je reviens à la Passacaille de Haendel, l’une de nos œuvres préférées car elle est emblématique de cette exploration quant aux contrastes, dynamiques et couleurs. Votre pensée musicale est finalement assez proche des artistes de l’époque baroque qui considéraient la musique comme un art du divertissement, au sens le plus noble du terme et dont la légèreté revendiquée n’était pas antonyme de profondeur, mais de lourdeur. Qui plus est, on perçoit aussi votre attirance pour l’improvisation, lien entre l’univers baroque et le jazz… Romain Leleu : Assurément. Nos choix, nos goûts sont de l’ordre de l’instinctif et nous savons aussi pour les avoir éprouvées en concert, que certaines pièces plaisent au public. C’est le cas de Manhã de Carnaval de Luis Bonfá, l’un des standards du guitariste brésilien. Je la joue avec une certaine sourdine sur la trompette, clin d’œil à Miles Davis.

8 VIRTUOSI La part d’improvisation est inhérente à votre duo… Thomas Leleu : Il est important pour nous que les arrangements soient liés et rythmés par des pièces créées dans l’instant. L’Introduction improvisée (Improvisation n°3, qui vient en prélude de la Tango-Étude) est réellement… une improvisation dont j’ai fait plusieurs prises à la suite. Et la première fut la bonne, ce qui est assez logique. Pourquoi cela ? Thomas Leleu : On s’aperçoit que le fait d’improviser à plusieurs reprises et à la suite sur un thème parce que vous vous dites quel tel ou détail n’est pas parfait, vous fait perdre la fraîcheur et l’imagination de la première version. Le lien entre le jazz et Piazzolla, fabuleux improvisateur, va de soi. Je joue souvent la TangoÉtude n°3 en concert. Cette partition étonne le public qui ne s’attend pas à ce que la technique du tuba soit à ce point virtuose. Je joue bien évidemment la partition originale, ce qui nous amène à l’œuvre de Thierry Escaich.

9 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Il s’agit également d’un hommage à Piazzolla… Thomas Leleu : Quand nous avons reçu la partition, nous nous sommes fait la remarque avec Romain, qu’elle était non seulement très difficile, mais surtout qu’elle était parfaitement composée pour nos deux instruments. Romain Leleu : Je dirais même qu’elle a été écrite pour notre duo. Thierry Escaich avec lequel je joue souvent connaît nos sonorités et il s’est attaché comme un scénariste pour un film, à composer une partition qui nous corresponde. Au départ, il a été séduit par l’idée originale de notre duo et les perspectives créatives qui pouvaient en découler. Cela l’a d’autant plus intéressé, car il manie les langages les plus divers, jouant aussi bien de la plus grande complexité d’écriture que de la dimension populaire de la musique à laquelle il est également attaché. Je le remercie profondément d’avoir écrit cette pièce pour notre duo ! Thomas Leleu : À ses yeux, il ne s’agissait pas de repousser les limites techniques de nos instruments, mais qu’ils sonnent avec justesse et sincérité. Dans le cas de cette pièce, vous entendez diverses ambiances, colorées à la manière d’une intrigue, d’un suspens.

10 VIRTUOSI Nous avons évoqué le chant. Il est sublimé dans l’arrangement de El Cant dels Ocells – le Chant des oiseaux – hymne à la paix et ode à la nature à la fois de Pablo Casals. Le violoncelliste prit l’habitude de jouer cette berceuse traditionnelle catalane en bis. Au fil du temps, elle devint la chanson des réfugiés espagnols. Comment retrouver, ici, la pâte sonore du violoncelle ? Romain Leleu : Nous avons fait un important travail de recherche sur le timbre et pour ma part, je me suis interrogé sur l’emploi de la sourdine. En réalisant nousmêmes l’arrangement, nous avons essayé beaucoup de choses jusque durant les sessions d’enregistrement ! En apparence, c’était assez simple : nous voulions retrouver le souffle du violoncelle. Finalement, j’ai décidé de l’enregistrer ouvert avec un son naturel, mais inspiré du phrasé du violoncelle ! Ce fut la même interrogation avec la Berceuse du compositeur russe Reinhold Glière, gravée avec une sourdine et l’ajout d’un chiffon sur le pavillon de la trompette ! Pour chaque œuvre, vous trouvez une respiration différente. Il paraît presque improbable de réaliser cela avec Les Baricades mistérieuses, extraites du 6e Ordre du Deuxième Livre de Pièces de clavecin de François Couperin. Comment restituer à la fois ce chevauchement mélodique et une vivacité du tempo tout en maintenant la continuité du souffle ? Romain Leleu : La grande difficulté consiste à préserver une respiration continue et naturelle. Nous avons usé de subterfuges afin de tenir le souffle dans des phrases musicales de plus en plus longues.

11 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Trois partitions de jazz, swing et blues, complètent votre album. Autant d’univers spécifiques avec, tout d’abord la pièce Interlude n°4 d’Allan Botschinsky, un trompettiste de jazz danois. En vous écoutant, on croirait presque entendre la pulsation de la batterie et, au tuba, de la contrebasse… Thomas Leleu : Le tuba tient la partie du walking bass [une ligne de basse qui consiste à jouer tous les temps en créant une mélodie, ndlr], l’idée étant également de ne pas avoir besoin d’une batterie pour maintenir la pulsation. Nous tenons beaucoup à cette pièce car, enfants, nous l’écoutions dans la voiture de nos parents et nous en avons gardé un souvenir attachant. Pour moi, en tout cas, ce fut l’un de mes premiers morceaux de jazz. Je tiens aussi à préciser que l’on ne joue pas seulement ces musiques parce qu’elles sont belles, mais aussi parce qu’elles racontent une histoire. L’Interlude de Botschinsky offre d’ailleurs deux grands solos pour chacun de nous et en concert, nous aimons varier les tempi.

12 VIRTUOSI L’humour n’est pas absent non plus de votre album avec Tears for Pachelbel du compositeur allemand Christoph Moschberger… Thomas Leleu : C’est grâce à Romain que j’ai connu ce trompettiste. Sa pièce démontre, s’il le fallait, que beaucoup d’éléments musicaux viennent du classique, y compris dans la pop. Ne jamais oublier que l’improvisation est l’une des caractéristiques principales du baroque. De fait, Pachelbel reste… d’actualité ! Autre découverte avec le morceau Beaulieu, que vous avez composé, Thomas Leleu. Avouez que la dimension visuelle sinon “rétinienne” de votre musique nous interroge aussi sur le titre de la partition… Thomas Leleu : Le titre fait référence à un endroit face à la mer dont je tairai la localisation ! Il y a, en effet, un côté contemplatif, un émerveillement devant la beauté de la nature dont je ne me lasse pas. J’avais demandé à Laurent Elbaz, mon arrangeur, que le tuba n’ait pas que le rôle de basse, mais que le morceau soit l’occasion d’un échange, d’un dialogue permanent entre les deux instruments.

13 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Le récital s’achève avec un air traditionnel du folklore irlandais, Down by the Sally Gardens. De très nombreux arrangements ont été composés pour cet air qui est désormais associé à un poème de l’écrivain et dramaturge irlandais William Butler Yeats. Il est l’un des grands standards de ce répertoire. Avez-vous recherché une sonorité, des timbres spécifiques pour caractériser les origines celtes de la musique ? Romain Leleu : Quels que soient les instruments joués, cette musique demeurera toujours d’essence irlandaise. Nous n’avions aucune envie de modifier l’ensemble par l’ajout d’un musicien invité. Pour cette pièce, j’utilise le bugle [instrument qui possède un son très doux et velouté, largement joué dans le jazz, ndlr] et la mélodie circule ainsi entre nous deux. C’est un clin d’œil à un thème qui nous a plu et même si nous ne sommes pas spécialistes de la musique celte, je pense que nous n’en avons pas trahi l’esprit. Thomas Leleu : Nous nous laissons tout simplement porter par la mélodie. Elle se suffit à elle-même. Quand on joue, on ne pense pas.

16 VIRTUOSI Romain Leleu Romain Leleu étudie la trompette classique au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris. Il y remporte les Premiers Prix de trompette et de musique de chambre avant de se perfectionner auprès de Reinhold Friedrich à la Musikhochschule de Karlsruhe. Naviguant entre le répertoire baroque et la création musicale, il inspire de nombreux compositeurs d’aujourd’hui. Il enrichit aussi le répertoire de la trompette avec des transcriptions qui ne s’encombrent d’aucune barrière de style ou d’époque. Doté d’un jeu lumineux et virtuose et d’une technique imparable, il est nommé Révélation Classique de l’Adami, lauréat de la Fondation d’entreprise Banque Populaire, de la Fondation SAFRAN pour la Musique et du Prix de la Fondation Del Duca de l’Académie des Beaux Arts. Il est également élu « Révélation soliste instrumental » par les Victoires de la Musique Classique et promu Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. Il se produit en soliste sur les cinq continents, tant en récital qu’accompagné des plus grands orchestres. En musique de chambre, son généreux sens du dialogue trouve écho auprès de Thierry Escaich, son frère Thomas Leleu, Adam Laloum, Ibrahim Maalouf ou encore Frank Braley. Artiste Générations Spedidam, Yamaha Performing Artist, Il est également directeur de collection aux Éditions Gérard Billaudot Paris.

17 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Thomas Leleu Élu à vingt-quatre ans « Révélation soliste instrumental de l’année » aux Victoires de la Musique 2012, Thomas Leleu est le premier tubiste de l’histoire à obtenir cette distinction. Diplômé d’un Premier Prix de Tuba au Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, lauréat de concours internationaux en Allemagne, Corée du Sud et Luxembourg, il est nommé à l’âge de dix-neuf ans, Tuba Solo de l’Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille. En 2018, il est ZDF/Arte « Stars von Morgen ». En 2019 il est nominé dans trois catégories aux Opus Klassik Awards en Allemagne. Il s’est produit en soliste et avec orchestres sur les principales grandes scènes dans plus de quarante pays. Depuis 2011, il a fondé plusieurs ensembles uniques et inédits au tuba : « Thomas Leleu Sextet » (tuba et quintette à cordes), « TubaVScello » (tuba et violoncelle), « TL Trio » (tuba, vibraphone et piano), « Born to Groove / OUTSIDER » (jazz, pop)… Depuis le début de sa carrière, Thomas Leleu a collaboré avec Richard Galliano, Vladimir Cosma, Claude Bolling, Jean-François Zygel, le Quatuor Arod, Airelle Besson, Guillaume Vincent, Christoph Poppen, Adélaide Ferrière, Aurélien Pascal… Il est « Melton Meinl Weston Artist – Endorser Buffet Crampon » et a mis au point avec la firme le tuba 2250 TL « French Touch » qu’il joue actuellement.

A trumpet-tuba duo: what an unusual idea! At the height of the pandemic, the brothers Thomas and Romain Leleu came up with the notion of creating a unique ensemble. While virtuosity (whose Latin origin in the word virtus, at once ‘strength’ and ‘virtue’, should never be forgotten) was a given for the two musicians, who play with an astonishing rapport, they are even more fascinated by the search for the appropriate sound world for the newly minted pieces they perform. An opportunity to meet two illusionists.

19 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Arrangements, transcriptions, improvisations and new works: you’re in the process of creating a new repertoire for your duo. What are the challenges involved? Romain Leleu: We play melody instruments, non-polyphonic by nature, and that’s the first challenge. The second is not just to make transcriptions and adjust the keys, but to bring a different conception to each piece. Finally, this programme is virtuosic not just in purely technical terms, but because it represents a physical challenge. In my opinion, it’s harder to play these pieces in concert than to be the soloist in a virtuoso concerto from the repertoire, because as a duo we don’t have a single moment’s respite and have to be on the alert throughout. There are also issues of accuracy, intonation and sonic balance between the two instruments.

20 VIRTUOSI Your programme brings together works ranging from the Baroque to contemporary music, by way of Romanticism, jazz and folk music. Did you conceive an underlying thread, a specific ambience running right through the album? Thomas Leleu: The intimate nature of the duo and the choice of pieces are underpinned by a recorded sound that emphasises proximity and fusion of timbres. We imagined this very special atmosphere as the hallmark of the album. Romain Leleu: The arrangements we made or commissioned were guided by experiments with timbre, phrasing and articulation. We started with the Bach pieces and the Handel-Halvorsen Passacaglia, which we see as the central piece in the programme. The Passacaglia is a large-scale structure built on a series of variations. Manuel Doutrelant’s transcription made no alterations to the score. Nevertheless, it wasn’t our intention to imitate the original version, but to appropriate it for ourselves and offer a new take on it. There’s another dimension that is clearly perceptible in your album. It lies in a cantabile style that is, to say the least, quite novel. One can hear this both in the trumpet part, whose colours evoke the sound of Bach’s cantatas and oratorios, and in the unprecedented vocality of the ‘a cappella’ pieces for tuba, particularly in the Improvisation no.3 and the Étude by Piazzolla that follows it. Romain Leleu: I’ve always thought of the trumpet as an instrument that’s close to the human voice. The phrasing of the tuba, as played by Thomas, is equally vocal. Another difficulty that crops up here is the need to maintain a cantabile musical line that is spontaneous while still respecting the harmony of the original scores.

21 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Is the notion of pastiche relevant to your approach to certain pieces, in the neoclassical spirit that prevailed between the wars? Thomas Leleu: We weren’t inspired by that approach, because we didn’t tackle these arrangements in an analytical spirit. In fact, we concentrated on the colours of the two instruments and how best to obtain light, pearly sonorities. I’d like to come back to Handel’s Passacaglia, one of our favourite works because it’s emblematic of this exploration of contrasts, dynamics and colours. In the end, your musical philosophy is quite close to the artists of the Baroque period, who saw music as an art of entertainment, in the noblest sense of the term, and whose deliberate lightness was the opposite not of profundity, but of heaviness. What’s more, we can also sense the appeal that improvisation holds for you, as the link between the Baroque world and jazz. Romain Leleu: Yes, definitely. Our choices and tastes are instinctive, and we also know from trying them out in concert that certain pieces appeal to audiences. That’s the case with Manhã de Carnaval by Luis Bonfá, one of the standards of this Brazilian guitarist. I play it with a particular mute on the trumpet, in a nod to Miles Davis.

22 VIRTUOSI Improvisation is an inherent element of your duo. Thomas Leleu: It’s important to us to link and punctuate the arrangements with extemporised pieces created in the moment. The Improvisation no.3, which acts as a prelude to the Tango-Étude, is a genuine improvisation, which I did in several successive takes. And the first one was the best, as is only logical. Why do you do say that? Thomas Leleu: If you improvise on a theme several times in a row, because you tell yourself that such and such a detail isn’t perfect, you become aware that you lose the freshness and imagination of the first version. The connection between jazz and Piazzolla, himself a fabulous improviser, is self-evident. I often play his Tango-Étude no.3 in concert. The piece comes as a surprise to audiences, who don’t expect tuba technique to be so virtuosic. And, naturally, I play the original score, which brings us to the work by Thierry Escaich.

23 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU And that too is a tribute to Piazzolla . . . Thomas Leleu: When Romain and I received the score, we observed that it was not only very difficult, but also, and above all, perfectly written for our two instruments. Romain Leleu: I’d even go so far as to say that it was written for our duo. Thierry Escaich, with whom I often play, knows our respective sounds, and he set about composing a score tailored to us, just as a scriptwriter does for a film. From the start, he was enthused by the original idea of our duo and the creative prospects it could open up. He found it all the more interesting because he can handle a wide range of musical languages and is equally at ease with the most complex of styles and the popular dimension of music, which he’s also fond of. I’m deeply grateful to him for writing this piece for our duo! Thomas Leleu: From his point of view, the idea wasn’t to push back the technical limits of our instruments, but to make them sound natural and sincere. This is a piece where the audience hears a succession of atmospheres, differently coloured as if to create a plot, a feeling of suspense.

24 VIRTUOSI We’ve already mentioned the singing element of your playing. That really comes out in the arrangement of El Cant dels Ocells (Song of the birds) by the cellist Pablo Casals, a hymn to peace and an ode to nature. Casals was in the habit of playing this traditional Catalan lullaby as an encore. Over time, it became the song of Spanish refugees. How did you recreate the sound palette of the cello here? Romain Leleu: We did a great deal of work on timbre, and for my part I wondered about the use of the mute. Since we made this arrangement ourselves, we tried out a lot of different ideas, right up to the recording sessions! On the face of it, it seemed quite simple: we wanted to recapture the breath of the cello. In the end, I decided to record the piece unmuted, with a natural sound, but one inspired by the phrasing of the cello. The same question arose with the Berceuse by the Russian composer Reinhold Glière, which I recorded with a mute and the addition of a cloth over the bell of the trumpet! You find a different way of organising your breathing for each work in the programme. It seems pretty improbable that you could manage this with Les Baricades mistérieuses from the sixth ordre of François Couperin’s second book of harpsichord pieces. How did you reproduce the overlapping melodic lines and the lively tempo while preserving continuity in your breathing? Romain Leleu: The great difficulty lies in maintaining a continuous, natural rhythm of breathing. We used various tricks to keep our breathing going in increasingly long musical phrases.

25 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Your album is rounded off by three pieces in the style of jazz, swing and blues. Each of them has its own specific universe, starting with Interlude no.4 by the Danish jazz trumpeter Allan Botschinsky. Listening to you, it’s almost as if one can hear the percussion beat, and the pulse of the double bass on the tuba. Thomas Leleu: The tuba plays the walking bass1, which also means you don’t need a drum kit to maintain the pulse. We’re very attached to this piece because we used to listen to it in our parents’ car as children, and we have fond memories of it. For me, in any case, it was one of the first jazz pieces I heard. I’d also like to point out that we don’t just play these pieces because they’re attractive, but also because they tell a story. What’s more, Botschinsky’s Interlude gives each of us two big solos, and we like to vary the tempi when we play it in concert. 1 A bass line with one note per beat, used to create a repeated melodic motif.

26 VIRTUOSI Humour is not absent from your album either, with Tears for Pachelbel by the German composer Christoph Moschberger. Thomas Leleu: He’s a trumpet player, whose music I got to know through Romain. His piece demonstrates, if proof were needed, that many musical elements, even in pop, derive from classical music. We should never forget that improvisation is one of the main characteristics of the Baroque. Which means Pachelbel is still as topical as ever today! Another discovery is Beaulieu, which you composed yourself, Thomas. You must admit that the visual, one might even say ‘retinal’ dimension of your music also makes us wonder where the title comes from . . . Thomas Leleu: It refers to a place by the sea, the precise location of which I won’t reveal! There’s a contemplative side to this piece, a sense of wonder at the beauty of nature that I never tire of. I asked Laurent Elbaz, my arranger, not to restrict the tuba to playing the bass, but to create a permanent dialogue between the two instruments.

27 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU The recital ends with a traditional Irish folk tune, Down by the Sally Gardens. There have been many arrangements of this air, which is now associated with a poem by the Irish writer and dramatist William Butler Yeats. It’s one of the great standards of Irish folk music. Did you look for a specific sound or timbre to bring out the Celtic origins of the piece? Romain Leleu: Whichever instruments it’s played on, this music will always remain quintessentially Irish. We had no desire to change the ensemble by adding a guest musician. For this piece, I use the flugelhorn,2 and the melody flows between the two of us. It’s a tribute to a theme we liked, and even though we’re not specialists in Celtic music, I don’t think we’ve betrayed its spirit. Thomas Leleu: We simply let the melody carry us along. It can stand on its own two feet. When we play, we don’t think. We’ve done our thinking beforehand. 2 An instrument with a very gentle, mellow sound, widely used in jazz.

30 VIRTUOSI Romain Leleu Romain Leleu studied classical trumpet at the Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris, winning Premiers Prix for trumpet and chamber music before going on to postgraduate training with Reinhold Friedrich at the Musikhochschule in Karlsruhe. Switching easily between the Baroque repertoire and new music, he has inspired many of today’s composers to write for him. He has also enriched the trumpet repertoire with transcriptions that defy the barriers of style or period. His radiant, virtuoso playing and impregnable technique have earned him many awards, including a ‘Révélation Classique de l’Adami’, scholarships from the Fondation d’Entreprise Banque Populaire and the Fondation SAFRAN pour la Musique, and the Prize of the Fondation Del Duca from the Académie des Beaux Arts. He has also been voted ‘Instrumental Newcomer of the Year’ (Révélation) at the Victoires de la Musique Classique and appointed Chevalier de l’Ordre des Arts et des Lettres. He performs as a soloist on all five continents, both in recital and with the world’s leading orchestras. In chamber music, his generous sense of dialogue is displayed in partnership with Thierry Escaich, his brother Thomas Leleu, Adam Laloum, Ibrahim Maalouf and Frank Braley. Romain Leleu holds the titles Artiste Générations Spedidam and Yamaha Performing Artist, and is editor of a series for the Paris music publisher Gérard Billaudot.

31 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Thomas Leleu Voted ‘Instrumental Newcomer of the Year’ (Révélation) at the Victoires de la Musique Classique in 2012, when he was twenty-four years old, Thomas Leleu was the first tuba player in history to win this distinction. He obtained a Premier Prix for tuba at the Conservatoire National Supérieur de Musique et de Danse de Paris and won prizes at international competitions in Germany, South Korea and Luxembourg. At the age of nineteen, he was appointed principal tuba of the Orchestre Philharmonique de l’Opéra de Marseille. In 2018 he was named one of the ZDF/Arte ‘Stars von Morgen’, followed in 2019 by nominations in three categories at the Opus Klassik awards in Germany. He has performed as a soloist and with orchestras in the leading concert halls of more than forty countries. Since 2011, he has founded several unique and innovative ensembles with tuba, including the Thomas Leleu Sextet (tuba and string quintet), TubaVScello (tuba and cello), TL Trio (tuba, vibraphone and piano) and Born to Groove / OUTSIDER (jazz, pop). Since the start of his career, Thomas Leleu has appeared with such artists as Richard Galliano, Vladimir Cosma, Claude Bolling, Jean-François Zygel, the Quatuor Arod, Airelle Besson, Guillaume Vincent, Christoph Poppen, Adélaïde Ferrière and Aurélien Pascal. He is a ‘Melton Meinl Weston Artist - Endorser Buffet Crampon’, and developed with this firm the 2250 TL ‘French Touch’ tuba, which he currently plays.

ヴィルトゥオージ

ロマン・ルルー (トランペット) トマ・ルルー (テューバ)

34 1 2 3 4 5 6 7 8 9 10 ヨハン=セバスティアン・バッハ(1685-1750) G線上のアリア(管弦楽組曲第3番ニ長調 BWV1068)* 3'42 ティエリー・エスケシュ(1965-) ピアソラへのオマージュ 5'02 アストル・ピアソラ(1921-1992) 酒場1900(タンゴの歴史)** 4'06 レインゴリト・グリエール(1875-1956) 子守歌(8つの小品 作品39)** 3'36 ルイス・ボンファ(1922-2001) カーニバルの朝 ** 5'02 トマ・ルルー(1987-) 即興No. 3 1'15 アストル・ピアソラ タンゴ・エチュード第3番 – モルト・マルカート・エ・エネルジコ 3'42 パブロ・カザルス(1876-1973) 鳥の歌 * ヨハン=セバスティアン・バッハ 2声のインヴェンション: 第1番ハ長調 BWV772 1'17 第3番ニ長調 BWV774 1'04

35 レインゴリト・グリエール ガヴォット(8つの小品 作品39)** 2'28 フランソワ・クープラン(1668-1733) 神秘的なバリケード(クラヴサン曲集第2巻)** 2'13 ヨハン・ハルヴォルセン(1864-1935) ヘンデルのハープシコード組曲第7番ト短調HWV432によるパッサカリア ** 6'27 アラン・ボチンスキー(1940-2020) 間奏曲第4番 ** 4'11 クリストフ・モシュベルガー(1985-) パッヘルベルのための涙 4'23 トマ・ルルー ボーリュー *** 2'46 ダウン・バイ・ザ・サリー・ガーデンズ(アイルランド民謡) 2'23 TT: 56'36 * 編曲:ルルー兄弟 ** 編曲:マニュエル・ドゥトルラン *** 編曲:ロラン·エルバス 11 12 13 14 15 16 17

トランペットとテューバのデュオ……なんとも珍しい編成! 新型コロナ・ウイルスの感染が拡大するさなかに、ロマン&ト マ・ルルー兄弟が思いついたのが、このユニークなアンサン ブルの結成だった。驚くほど息の合った演奏を聞かせる二人 は、ヴィルトゥオジティ——この言葉の語源であるラテン語 の“virtus”が、“強さ”と“徳”を意味することを決して忘れて はならない——を当然のように駆使する。そのうえ彼らは、こ のデュオのために生まれた先例のない曲たちの音世界を探 求し、魅了されている。 二人のイリュージョニストに出会う絶好の機会がここに。

37 お二人は、アレンジメント、トランスクリプション、新作を通して、トランペット&テューバ・ デュオのためのレパートリーを拡大しています。どのような点がチャレンジングですか? ロマン·ルルー:二人とも複数の音を一度に出せない旋律楽器を用いる点が、何よりチャレ ンジングです。単に既存の曲を移調·編曲するのみならず、各曲に新たなコンセプトをもたら すことも、私たちが掲げている大きな課題です。さらに今回のプログラムは、純粋に技術的に 難易度が高いだけでなく、体力的にもチャレンジングです。全ての収録曲をコンサートで続 けて演奏するのは、トランペット協奏曲(ないしテューバ協奏曲)のソロ·パートを吹くよりも 身体的にハードだと思います。今回のプログラムでは、二人とも一瞬たりとも休む暇がなく、 つねに気を引き締めていなければならないからです。また、二つの楽器のピッチやイントネー ション(音程)の問題、音のバランスの問題にも気を配る必要があります。 ロマン・ルルー | トマ・ルルー

38 ヴィルトゥオージ 本盤のプログラムは、バロック音楽やロマン派音楽から現代曲まで多岐にわたり、さらに ジャズと民謡も含んでいます。本盤を貫く糸のようなものはありますか? たとえば、根底 には何らかの共通のムードが流れているのでしょうか? トマ·ルルー:デュオという演奏形態と私たちの演奏曲目がもつ親密な性格は、本盤の録音 の方針によって強められています。聞き手が感じる距離の近さと、二人の音色の溶け合い が、際立たせられているのです。私たちは、それによって生まれる独特なムードこそ、本盤の 特質となると考えていました。 ロマン·ルルー:私たちが手がけた編曲作品や、私たちが委嘱した作品には、音色、フレージ ング、アーティキュレーションの面で実験的な手法が凝らされています。バッハの作品、そし てヘンデルの作品にもとづくハルヴォルセンの《パッサカリア》は、今回のプログラムの要で す。一連の変奏が繰り広げられる《パッサカリア》は、壮大なフレスコ画のようです。マニュエ ル·ドゥトルランによる編曲は、原曲に一切の変更を加えていません。とはいえ私たち演奏者 のねらいは、原曲を模倣することではなく、原曲を深く掘り下げ、そこに新たな光を当てるこ とでした。 本盤には、別の側面もはっきりとみとめられます——歌心あふれる“カンタービレ”な演 奏スタイルは、控えめに言っても、かなり斬新です。それは両パートに指摘できます。トラ ンペットの音色はバッハのカンタータやオラトリオのサウンドを彷彿させますし、テュー バのための“ア・カペラ”作品——とりわけ、隣り合って並ぶ《即興》とピアソラの《エチュー ド》——は、先例のない声楽的な性格を聞かせます。 ロマン·ルルー:かねてから私は、トランペットは人間の声に近い楽器だと考えてきました。テ ューバのフレージングも、トマが吹くと声楽的に聞こえます。原曲の和声を尊重しつつ、カン タービレな旋律線がつねに自発的に生じるようにしなければならないのは、私たちにとって 難題です。

39 ロマン・ルルー | トマ・ルルー パスティーシュ[作風や様式の模倣]の概念は、本盤の一部の楽曲へのお二人のアプロー チと関連しているのでしょうか? 一部の楽曲は、両大戦間に台頭した新古典主義の精 神にのっとっていますが…… トマ·ルルー:パスティーシュからは霊感を得ていません。分析的な視点から編曲を行ったわ けではないからです。じっさい私たちは、二つの楽器の音色の問題に精神を集中させ、軽や かで“真珠のような”響きを得るために最適な方法を一心に探求しました。先ほど話題にの ぼったヘンデルの《パッサカリア》が、私の大好きな楽曲の一つであるのも、多彩なコントラス トと強弱表現と音色の探求を象徴しているからです。 つまるところ、お二人の音楽哲学はバロック時代の音楽家たちのそれに近いということで すね。彼らは音楽を、娯楽芸術——娯楽という語がもつ最も崇高な意味での——とみなし ていましたし、バロック音楽の意図的な軽やかさは、奥深さではなく重々しさと対極をな すものでした……。また、お二人の心を惹きつける即興演奏の魅力は、私たちの目には、バ ロックとジャズの世界を橋渡しするものとして映ります。 ロマン·ルルー:その通りです。私たちの選択や嗜好は直感的ですし、コンサートでの実際の 演奏を通して、聴衆に“受けがいい”曲を探し出します。その好例が、ブラジルのギター奏者ル イス·ボンファによるスタンダード·ナンバーの一つ、《カーニバルの朝》です。私はこの曲を、マ イルス·デイヴィスへの“会釈”としてミュート付きで演奏しています。

40 ヴィルトゥオージ 即興は、お二人のデュオに生来そなわっている要素ですね。 トマ·ルルー:私たちにとって、編曲作品と、即席に創られる音楽とを交替させ、二つの音楽 世界を結びつけることは重要です。本盤で《タンゴ·エチュード第3番》の前奏曲の位置付け にある《即興No. 3》は、純粋な即興です。幾度か録音しましたが、最良で、唯一“筋が通った” 音楽であったのが最初のテイクでした。 どうしてでしょう? トマ·ルルー:同じテーマで何度も続けて即興すると、こまごまと“あそこは完璧でなかった” と気にするようになり、初回の新鮮さや想像力が失われていることに気付かされます。ピアソ ラ——彼は傑出した即興の名手でした——とジャズの関係は火を見るより明らかです。私 は彼の《タンゴ·エチュード第3番》を、よくコンサートで演奏しています。テューバの演奏技術 がヴィルトゥオジックでありうることを知らない聴衆は驚いているはずです。私は[編曲では ない]オリジナル曲も吹くので、現代作曲家ティエリー·エスケシュの作品もアルバムに収め ました。

41 ロマン・ルルー | トマ・ルルー ピアソラへのオマージュ作品ですね…… トマ·ルルー:ロマンと私は、楽譜を受け取った時、かなりの難曲であるということに加えて、 何より私たち二人の楽器に完璧に合っていると、即座に気づきました。 ロマン·ルルー:こう言って良ければ……《ピアソラへのオマージュ》は私たち二人のデュオを 念頭に書かれた作品です。ふだん私はエスケシュの作品を頻繁に吹いています。彼は私たち 二人のそれぞれのサウンドをよく知っており、まるで映画の台本作家のように、この曲を私た ちのために“当て書き”してくれたのです。エスケシュは当初から、私たちが提示した新曲の案 と、その先に広がるクリエイティヴな展望に強い熱意を寄せてくれました。彼自身が、複雑を 極めた作曲様式と、大衆的な音楽——彼はこの種の音楽にも愛着を抱いています——を、 どちらも自在に駆使し、多様な音楽言語を手中に収めていることが、今回の委嘱への彼の 関心をさらに高めました。彼が私たちのために曲を書いてくれたことに深く感謝しています! トマ·ルルー:彼からみれば、委嘱の趣旨は、トランペットとテューバの技術的な限界を押し 広げることではなく、二つの楽器をありのままに自然に鳴らすことだったのです。《ピアソラへ のオマージュ》の聞き手は、まるで物語やサスペンスのように様々な色合いを帯びたムード を、次々と耳にすることになります。

42 ヴィルトゥオージ お二人の演奏の歌謡的な要素について、先程お話しいただきました。それはチェロ奏者パ ブロ·カザルスによる《鳥の歌》——平和讃歌にして自然讃頌——の編曲において、特に顕 著に現れています。カザルスは、このカタルーニャの伝統的な子守唄をアンコールで好ん で弾いていました。時がたち、この曲はスペイン難民たちの歌ともなりました。今回、チェロ の音色のパレットをどのように再現したのですか? ロマン·ルルー:音色をめぐっては熟慮に熟慮を重ねました。トランペットにかんしてはミュー トの使用を検討しました。私たち二人のアレンジによる演奏でしたので、レコーディングぎり ぎりまで沢山の様々なアイデアを試しました! 概して、方向性はかなりシンプルでした。私 たちの望みは、チェロの息遣いを再現することだったからです。最終的にはチェロのフレージ ングから霊感を得つつ、ミュートは付けずに“素の”サウンドでレコーディングにのぞむことに 決めました。同様に、ロシアの作曲家レインゴリト·グリエールの〈子守歌〉でも音色の問題が 生じました。この曲では、ミュートをつけ、さらにトランペットのベルを布で覆って演奏しまし た! 本盤では、曲ごとに異なる呼吸法を見出していらっしゃいますね。フランソワ·クープラン の[チェンバロのための]《神秘的なバリケード》(『クラヴサン曲集第2巻』第6オルドルか ら)でもそれを成し遂げているのは、とても信じがたいことです! 呼吸を駆使して音楽の 連続性を保ち、なおかつ原曲の快活なテンポや複数の旋律線の重なり合いを再現してい ます。どのようなアプローチをなさったのですか? ロマン·ルルー:切れ目を感じさせない自然な呼吸を維持するのは非常に難しいのですが、 次第に長くなってくフレーズに呼吸を適応させるべく、様々な“トリック”を用いました。

43 ロマン・ルルー | トマ・ルルー プログラムの終盤には、ジャズとスイングとブルースの様式による3作品が並んでおり、い ずれの曲にも独特な世界が広がっています。デンマークのジャズ·トランペット奏者アラン· ボチンスキーの《間奏曲第4番》では、まるで打楽器が鳴っているように聞こえ、コントラバ ス(ウッドベース)が刻む拍がテューバの音色を介して伝わってきます。 トマ·ルルー:テューバがウォーキング·ベースを演奏しています1。つまり、拍を刻むために必 ずしもドラムスが必要なわけではないのです。《間奏曲第4番》には強い思い入れがありま す。というのも、私たちが子どもの頃に両親の車の中でよく聞いていた、沢山の思い出が詰ま った曲なのです。しかも私にとって、初めて聞いたジャズの曲の一つです。ちなみに、私たちが これらのジャズ曲を演奏するのは、それらが単に魅力的であるだけでなく、物語をつむいで いるからです。《間奏曲第4番》では二人とも長いソロがあります。コンサートで演奏するさい には好んでテンポを変えています。 1 1ビートに1音を乗せて奏でるベース·ラインのこと。短い旋律が反復される。

44 ヴィルトゥオージ 本盤にはユーモアも見受けられます。ドイツの現代作曲家クリストフ·モシュベルガーの《 パッヘルベルのための涙》のように…… トマ·ルルー:モシュベルガーはトランペット奏者です。私は彼の音楽を、ロマンを通じて知り ました。彼の作品は、多くの音楽——ポップスでさえも——の要素がクラシック音楽に由来 することを具体的に示しています。私たちは、バロック音楽の主な特徴の一つが即興性であ ることを決して忘れてはなりません。その意味でパッヘルベルは、今日もなお現代性を失っ ていません! 本盤のもう一つの“耳新しい”コンテンツは、貴方が作曲した《ボーリュー》[仏語で“美しい 場所”の意]です。貴方の音楽の視覚的な——こう言って良ければ“網膜に訴える”——特 性は、曲名の由来への興味を掻き立てます…… トマ·ルルー:ある海辺の場所にちなんでいますが、それがどこなのかは秘密です! この曲 には瞑想的な面があります。それは、私が飽くことなく抱く、自然の美に対する深い驚嘆と感 動に通じています。アレンジをお願いしたロラン·エルバスには、テューバがもっぱらバスを演 奏することは避け、二つの楽器が絶えず対話を繰り広げるようリクエストしました。

45 ロマン・ルルー | トマ・ルルー 本盤を閉じるのは、有名なアイルランド民謡の一つ、《ダウン·バイ·ザ·サリー·ガーデンズ( 柳の庭のほとりで)》です。アイルランドの詩人·劇作家ウィリアム·バトラー·イェイツの詩に 付けられた旋律からは、これまで沢山の編曲が生まれてきました。今回は、この民謡の起 源であるケルト文化を彷彿させるサウンドや音色を追求なさったのでしょうか? ロマン·ルルー:この民謡は、どんな楽器で演奏されてもつねに骨の髄まで“アイルランド的” です。私たちは、この曲のためにゲスト奏者を迎えて編成を変えるつもりはありませんでし た。この曲で私が吹いているのはフリューゲルホルン2で、旋律は二人のあいだを淀みなく流 れます。ふだん私たちはケルト音楽を専門にしてはいませんが、大好きな民謡へのオマージ ュであるこの録音は、原曲の精神に背いてはいないと思います。 トマ·ルルー:私たちはシンプルに旋律に身を任せています。何かを足さなくとも、ありのまま で十分に素晴らしい旋律です。演奏中の私たちは、何も考えません。演奏にのぞむとき、すで に考えることを終えているのです。 2 トランペットに似た金管楽器で、主にジャズで用いられる。優しく柔らかなサウンドを特徴とする。

48 ヴィルトゥオージ ロマン・ルルー(トランペット) パリ国立高等音楽院でクラシック・トランペットを学び、トランペット演奏と室内楽で1等 賞を獲得。その後、カールスルーエ音楽大学の修士課程でラインホルト・フリードリヒに師 事した。 バロック音楽と現代音楽のあいだを自在に行き来するロマンは、現代の多くの作曲家たち にインスピレーションを与え、彼らから新作を贈られてきた。また、様式や時代の縛りに抗い ながら、編曲作品を通してトランペットのレパートリーの拡大に貢献してもいる。 華麗でヴィルトゥオジックな演奏と完全無欠なテクニックにより、輝かしい受賞歴を誇るロ マンは、これまでにADAMIクラシック新人賞に輝き、アントルプリーズ・バンク・ポピュレール 財団、SAFRAN財団の奨学生に選出され、フランス芸術アカデミーのデル・デュカ財団から も賞を授与された。仏版グラミー賞として知られるヴィクトワール・ド・ラ・ミュジークで最優 秀器楽新人賞を受賞。フランス芸術文化勲章“シュヴァリエ”を受勲。 五大陸にて、ソリストとして世界屈指のオーケストラと共演し、リサイタルを開催。室内楽に も情熱を注ぐロマンは、その寛大な対話のセンスを活かし、ティエリー・エスケシュ、弟トマ・ ルルー、アダム・ラルーム、イブラヒム・マーロフ、フランク・ブラレイらとコラボレーションを 展開している。 ジェネラシオン・スペディダム・アーティストおよびヤマハ・パフォーミング・アーティストとし て活動。校訂者としてパリの音楽出版社ジェラール・ビヨドーに協力している。

49 ロマン・ルルー | トマ・ルルー トマ・ルルー(テューバ) 2012年、24歳の時、仏版グラミー賞として知られるヴィクトワール・ド・ラ・ミュジークで、 テューバ奏者として初めて最優秀器楽新人賞を受賞。 パリ国立高等音楽院テューバ科で学び、1等賞を獲得。ドイツ、韓国、ルクセンブルクの国際 コンクールで入賞を果たした。19歳でマルセイユ・オペラ座フィルハーモニー管弦楽団の首 席テューバ奏者に就任。2018年にZDF/Arte[第2ドイツテレビ/仏アルテ]の『Stars von Morgen (明日のスター)』の出演者の一人に選ばれ、2019年にはドイツの権威あるオー パス・クラシック賞の3部門でノミネートされた。 これまで40以上の国々の主要なコンサートホールで、ソリストとして、またオーケストラとと もに、演奏を重ねてきた。 2011年以降、トマ・ルルー六重奏団(テューバ&弦楽五重奏)、テューバVSチェロ(テ ューバ&チェロ)、TLトリオ(テューバ&ヴィブラフォン&ピアノ)、Born to Groove / OUTSIDER(ジャズ、ポップス)と、ユニークな編成の斬新なアンサンブルを結成。 デビュー当初から、リシャール・ガリアーノ、ウラジミール・コスマ、クロード・ボリング、ジャン =フランソワ・ジジェル、カルテット・アロド、アイレール・ベッソン、ギョーム・ヴァンサン、クリ ストフ・ポッペン、アデレード・フェリエール、オーレリアン・パスカルら、多彩なアーティストた ちとコラボレーションを重ねてきた。 “メルトン・マイネル・ウェストン・アーティスト – ビュッフェ・クランポン”として活動。使用 テューバは、自身がメルトン・マイネル・ウェストン社と共同で開発したモデル“2250TL FRENCH TOUCH”。

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