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10 VIRTUOSI Nous avons évoqué le chant. Il est sublimé dans l’arrangement de El Cant dels Ocells – le Chant des oiseaux – hymne à la paix et ode à la nature à la fois de Pablo Casals. Le violoncelliste prit l’habitude de jouer cette berceuse traditionnelle catalane en bis. Au fil du temps, elle devint la chanson des réfugiés espagnols. Comment retrouver, ici, la pâte sonore du violoncelle ? Romain Leleu : Nous avons fait un important travail de recherche sur le timbre et pour ma part, je me suis interrogé sur l’emploi de la sourdine. En réalisant nousmêmes l’arrangement, nous avons essayé beaucoup de choses jusque durant les sessions d’enregistrement ! En apparence, c’était assez simple : nous voulions retrouver le souffle du violoncelle. Finalement, j’ai décidé de l’enregistrer ouvert avec un son naturel, mais inspiré du phrasé du violoncelle ! Ce fut la même interrogation avec la Berceuse du compositeur russe Reinhold Glière, gravée avec une sourdine et l’ajout d’un chiffon sur le pavillon de la trompette ! Pour chaque œuvre, vous trouvez une respiration différente. Il paraît presque improbable de réaliser cela avec Les Baricades mistérieuses, extraites du 6e Ordre du Deuxième Livre de Pièces de clavecin de François Couperin. Comment restituer à la fois ce chevauchement mélodique et une vivacité du tempo tout en maintenant la continuité du souffle ? Romain Leleu : La grande difficulté consiste à préserver une respiration continue et naturelle. Nous avons usé de subterfuges afin de tenir le souffle dans des phrases musicales de plus en plus longues.

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