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6 VIRTUOSI Votre programme associe des œuvres allant du baroque à la création contemporaine, en passant par le romantisme, le jazz et la musique folklorique. Pour cet album, avez-vous imaginé un fil conducteur, une ambiance particulière ? Thomas Leleu : Le caractère intimiste du duo et le choix des pièces sont portés par une prise de son qui souligne la proximité et la fusion des timbres. Nous avons imaginé cette atmosphère si particulière. Elle est la signature de l’album. Romain Leleu : Les arrangements que nous avons conçus ou fait réaliser ont été guidés par des recherches sur les timbres, les phrasés et l’articulation. Nous sommes partis des œuvres de Bach et de la Passacaille de Haendel qui fut la pièce centrale du programme. Celle-ci est une grande fresque bâtie sur une succession de variations. La transcription de Manuel Doutrelant n’a pas altéré la partition. Pour autant, il ne s’agissait pas d’imiter la version originale, mais de se l’approprier pour en proposer une nouvelle lecture. Une autre dimension est clairement perceptible dans votre album. Il s’agit d’un art du chant pour le moins nouveau. Il se révèle à la fois dans la trompette dont les couleurs évoquent celles des cantates et oratorios de Bach, mais aussi par une vocalité inédite dans les pièces « a cappella » du tuba, notamment dans l’Improvisation n°3 et l’Étude de Piazzolla… Romain Leleu : J’ai toujours imaginé la trompette comme un instrument proche du chant et d’une certaine voix humaine. Le phrasé du tuba que joue Thomas est tout aussi vocal. Une autre difficulté consiste à préserver une ligne musicale cantabile qui demeure à la fois spontanée et respectueuse de l’harmonie des partitions originales.

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