7 ROMAIN LELEU & THOMAS LELEU Est-ce que la notion de pastiche est pertinente dans votre approche de certaines pièces, un peu dans l’esprit néoclassique qui prévalut entre les deux guerres ? Thomas Leleu : Une telle démarche ne nous a pas inspirés car nous n’avons pas abordé ces arrangements dans un esprit analytique. De fait, nous nous sommes concentrés sur les couleurs des deux instruments et la manière d’obtenir des sonorités légères et perlées. Je reviens à la Passacaille de Haendel, l’une de nos œuvres préférées car elle est emblématique de cette exploration quant aux contrastes, dynamiques et couleurs. Votre pensée musicale est finalement assez proche des artistes de l’époque baroque qui considéraient la musique comme un art du divertissement, au sens le plus noble du terme et dont la légèreté revendiquée n’était pas antonyme de profondeur, mais de lourdeur. Qui plus est, on perçoit aussi votre attirance pour l’improvisation, lien entre l’univers baroque et le jazz… Romain Leleu : Assurément. Nos choix, nos goûts sont de l’ordre de l’instinctif et nous savons aussi pour les avoir éprouvées en concert, que certaines pièces plaisent au public. C’est le cas de Manhã de Carnaval de Luis Bonfá, l’un des standards du guitariste brésilien. Je la joue avec une certaine sourdine sur la trompette, clin d’œil à Miles Davis.
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