Description
Leur musique partage en effet la même alternance passionnée d’élans vitaux et d’accès méditatifs, et ce n’est pas un hasard si Schulhoff mit le nom de son aîné en exergue de son Duo pour violon et violoncelle, avec cette dédicace : « Au Maître Leoš Janáček, en signe de profond respect ».
Erwin Schulhoff réalise une synthèse des influences contemporaines ; joué à Salzbourg, Prague, Vienne ou Genève, il devient une figure éminente parmi les compositeurs de son temps, de par son style nourri de modernité comme de tradition, pimenté d’audace et de fantaisie : son Quatuor n°1 en témoigne avec force.
La Sonate à Kreutzer est un quatuor à la gloire de la femme et de l’amour et constitue d’ores et déjà un sommet de son art. Il se trouve égalé, sinon dépassé par le second. Malgré ses soixante-quatorze ans, Janáček est un homme encore débordant de vitalité, qui aime clamer son amour de l’existence. En 1928, l’année même de sa mort, habité plus que jamais par son amour pour la douce Kamila, il signe avec son second Quatuor l’un de ses ultimes et plus grands chefs-d’œuvre. L’harmonie janáčekienne enchaîne librement les accords, se joue des frontières entre tonalités et modes, retenant la leçon des longues observations des musiques populaires dont il était friand. On reconnaît, à son apogée dans ce deuxième quatuor, son écriture proprement géniale et unique.