Description
Bedřich Smetana fut le premier compositeur à s’intéresser aux sources de la musique en Bohême, à utiliser non seulement la langue tchèque dans ses livrets d’opéra provocateurs aux yeux des autorités autrichiennes, mais à rechercher également les rythmes et les mélodies régionales. Contrairement à Dvořàk qui recréa de toutes pièces les parfums locaux, Smetana trempa sa plume dans le réalisme et la spontanéité des langages populaires. Sa musique de chambre correspond presque systématiquement à des drames personnels. Dans ses partitions, il confie ses désespoirs et ses attentes ; il peint un autoportrait qu’il ne peut offrir au public des grands concerts.
Le quatuor n°1, “de ma vie” en Mi mineur est un cri de désespoir : dans la nuit du 19 au 20 octobre 1874, il est atteint d’une surdité totale et qui s’avèrera irréversible. On imagine l’importance de ce drame pour un musicien âgé de cinquante ans… Le quatuor devient alors un journal intime car il sait que tout ouvrage de plus grande envergure lui est désormais interdit.
Le Quatuor n°2 en ré mineur peut être considéré comme son testament en musique. La densité de l’écriture, son coté lapidaire sont profondément novateurs pour l’époque. Arnold Schönberg exprima son admiration pour l’œuvre qu’il étudia en détails. Quant à Leoš Janáček, il revendiqua une filiation musicale avec Smetana dont la musique influença ses propres partitions.
Plus de six cents opus composent l’œuvre de Zdenĕk Fibich, compositeur prolifique qui écrivit dans tous les genres musicaux. Une dizaine d’œuvres composent son catalogue de musique de chambre. Il détruisit une quantité importante de partitions de jeunesse qu’il jugea indignes de figurer à son catalogue. Le Quatuor n°1 en La majeur a été conservé bien qu’il ne porte aucun numéro d’opus. Le manuscrit ne fut découvert qu’en 1928 ! Il représente pourtant un maillon essentiel de l’histoire du romantisme tchèque.