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SCHUBERT // Sonates pour piano D.845 & D.850

Philippe Cassard,

Pour le pianiste Philippe Cassard, Franz Schubert est bien celui qui, selon l’épitaphe du poète Grillparzer « fit chanter la poésie et parler la musique ». Après avoir déjà enregistré des disques de référence consacrés au compositeur, il se lance à corps perdu dans ce nouveau voyage et nous donne une leçon de lyrisme pianistique et d‘élégance.

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15,00 

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Description

Voici deux vastes sonates antagonistes composées à quelques mois d’intervalle, en 1825. La première D.845, en La mineur, est dominée par l’inquiétude, l’âpreté et la véhémence du propos, la vigueur des rythmes. Elle annonce les idées noires du Schumann des Kreisleriana. Et cependant, dans certaines des variations du mouvement lent, nous sommes au cœur d’un salon viennois où évoluent des couples de danseurs.

Au cours de l’été 1825, Schubert quitte Vienne pour une randonnée à travers les paysages de la Salzkammergut, constitués de hautes montagnes, d’alpages, de lacs et de vallées profondes. La Sonate D.850, en Ré majeur, irradie de sa joie presque enfantine, de son exultation physique et sensorielle au sein de la nature. Dans les quatre mouvements, il y sublime les sons des clarines de troupeaux, les chants et danses populaires des villages traversés, les motifs de yodel, et célèbre, proche de l’extase, son arrivée au pied du sommet imposant de l’Untersberg.

 
 

Sonate pour piano n°16 en La mineur D.845

 

  • Moderato 11’21
  • Andante poco moto 11’08
  • Scherzo. Allegro vivace – Trio. Un poco più lento 7’41
  • Rondo 5’01

 

  • Valse Noble n°8 en La majeur D.969 0’58

 

  • Valse en Fa majeur, D.365 n°35 0’42

 

  • Valse en Fa majeur, D.365 n°36 1’01

 

Sonate pour piano n°17 en Ré majeur, D.850

 

  • Allegro 8’57
  • Con moto 12’36
  • Scherzo. Allegro vivace – Trio 7’38
  • Rondo. Allegro moderato 8’44

 

« Un Schubert au mordant salutaire » - Diapason

Quel plaisir d’entendre la Sonate D.845 moins abordée que les trois dernières ! Dès l’entame, le ton est donné : le Schubert de Philippe Cassard n’est en rien souffreteux; c’est avec détermination et fierté qu’il affronte les coups du destin.
Trois valses rares nous conduisent à la Sonate D.850 en Ré majeur, aussi lumineuse que la précédente était dramatique. L’artiste y déploie les mêmes qualités : une belle économie de pédale, un “piqué” plein d’esprit qui confère beaucoup de caractère. En styliste, Cassard enrichit de la main gauche les confidences de la droite, en se gardant de tomber dans le maniérisme. Tout est calculé au plus juste, au plus vrai, sans que le naturel et l’allant en pâtissent. Son Schubert possède d’avant plus de force et d’éloquence dans l’expression que le dessin, net, aigu, parfois même aiguisé, fait preuve d’un formidable maintien.
Assumant ses aspérités, ce Schubert au mordant salutaire remet les pendules à l’heure.

« L'hiver avant l'été » - Le journal du dimanche

Seul, Philippe Cassard y interprète deux sonates de Schubert, à sa connaissance jamais réunies sur un même opus, “sinon artificiellement par des éditeurs”.
La première, en La mineur (D.845) Cassard l’appelle “la méchante” ou “le tunnel” et la seconde en Ré majeur (D.850), “la bienheureuse”, “le coup de soleil”. Car pour lui, ces deux sonates intimement liées, composées à quelques mois d’intervalle en 1825, s’opposent et se répondent. Elles témoignent de toute l’ambivalence du tempérament dépressif du compositeur autrichien. À propos de la première, Cassard file la métaphore du “confinement hivernal viennois” et pour l’autre, il convoque l’image de la Salzkammergut, ce paysage d’alpage où Schubert était allé marché durant l’été 1825 avant de la composer. “Une nature sublime de lacs, de vallées, de troupeaux dont on entend les clarines. Je ne connais pas une sonate de lui qui fasse autant écho à une sorte d’ivresse gorgée de soleil et d’extase, si tendre et si passionnée.”

« Une interprétation exemplaire » - Resmusica

On connaît l’amour de Philippe Cassard pour Schubert. Dans ce nouvel enregistrement gravé pour La Dolce Volta, ce sont les deux sonates D. 845 et D. 850 qu’il nous est donné de redécouvrir dans une interprétation sensible et parfaitement équilibrée.

D’un bout à l’autre du disque, on trouve dans cette interprétation le même esprit éminemment « schubertien », se jouant d’un manichéisme musical qui accentuerait avec excès les contrastes entre le tragique et la lumière. Chez Schubert, on le sait, ces deux dimensions s’attirent mutuellement et ne font bien souvent qu’une. On est d’autant plus reconnaissant à Philippe Cassard de ne pas céder à ce travers, que les deux sonates semblent pourtant se situer à l’opposé l’une de l’autre : la sonate D. 845 est aussi trouble et inquiétante que la D. 850 est solaire et aimable. Néanmoins, le tourment à l’œuvre dans la Sonate en la mineur n’est jamais trop appuyé : le jeu très nuancé de Cassard évoque plutôt une succession de doutes, que d’agréables répits (dans le deuxième mouvement à variations notamment) ne parviennent pas à dissiper. La fièvre ne monte que graduellement jusqu’à la coda du mouvement final, superbement amenée.

De même, dans la Sonate en ré majeur, l’affirmation éclatante du « moi » schubertien, revivifié par ses séjours dans la montagne autrichienne, n’est en rien surjouée. La puissance de l’interprétation, qui exploite la force quasi-tellurique de l’instrument, reste parfaitement maîtrisée. Elle ménage une forme de tendresse, quand s’élève l’hymne qui succède à l’exposition du mouvement Con moto, et même une certaine dose d’humour, dans le troisième mouvement en particulier.

Ce magnifique résultat d’ensemble, permis par une grande intelligence de jeu, découle avant tout d’un respect absolu d’une partition qui se suffit à elle-même, et au service de laquelle Philippe Cassard se place entièrement. L’absence de maniérisme et la pureté des traits sont bien le meilleur parti pour aborder ces pages foisonnantes qui recèlent leur propre vision du monde. C’est avec finesse et authenticité que le pianiste la dévoile pour nous, non sans gratifier ses auditeurs de trois courtes Valses entre les deux monumentales sonates, transition en forme de gourmandise qui permet de reprendre ses esprits.

« Désabusement et allegresse » - Crescendo

Le programme débute par la D 845, terminée à la fin du printemps de 1825 ; bientôt Schubert va quitter Vienne pour voyager dans le Salzkammergut et se produire, notamment avec le chanteur Michael Vogl (1768-1840). Une grande amitié unit les deux hommes ; le compositeur a écrit beaucoup de lieder pour lui, notamment Erlkönig. La partition de cette sonate sera publiée dès l’année suivante et connaîtra un grand succès. Considérée comme l’une des plus parfaites de Schubert, cette œuvre en quatre mouvements frappe l’auditeur par son ampleur et par son côté sombre, à la fois mystérieux, désabusé et désillusionné. La notice précise que la clef pourrait se trouver dans un lied, à savoir le D 942 Totengräbers Heimweh (« Nostalgie du fossoyeur ») : « Abandonné de tous, la Mort pour seule parente, je m’arrête au bord de la tombe, la croix à la main, et je regarde, l’œil plein de désir, le fond du trou. » Avec Cassard, cette presque morbidité prend une allure orchestrale. Il empoigne la partition avec force et passion dans le Moderato initial, n’hésite pas à accentuer les contrastes et à souligner les énergies sous-jacentes. C’est très convaincant, et ce sentiment va encore s’accentuer dans un Andante poco moto au cours duquel des variations vont alterner le drame et l’expressivité, avant un Scherzo entre sourires et larmes dont le virtuose souligne les subtilités harmoniques. Le Rondo final concentre, grâce à une véhémence contrôlée, la part de simplicité et de douleur qui parcourt ce moment ; la conclusion n’en est que plus évocatrice.

D’autant plus qu’avant d’entamer la D 850, Cassard intercale, comme une introduction à ce qui va suivre, trois Valses très brèves (des poignées de secondes, la troisième dépassant tout juste la minute) dont le caractère noble puis dansant amorce un changement de ton. Introduction, ces mini-pièces, ou plutôt préparation ? C’est que la Sonate D 850 se déploie dans un univers revivifié par le voyage de l’été 1825 au Salzkammergut, avec ses lieux qui invitent à la promenade. Composée à la fin du mois d’août, cette partition respire la détente et l’allégresse, parfois même jusqu’à l’exaltation. Ici encore, la notice fait un judicieux rapprochement avec un lied, le D 843 Auf der Bruck, colline dominant Göttingen, au sommet de laquelle était assis le poète Ernest Schulze (1789-1817) lorsque son imagination lyrique s’en inspira. La notice cite encore une lettre de Schubert à son frère Ferdinand qui confirme l’émerveillement éprouvé par le compositeur dans la nature de la vallée de Salzbourg. Philippe Cassard parcourt ce stimulant voyage pianistique de plus de trente-cinq minutes avec un goût prononcé pour les rythmes dans l’Allegro vivace. Il s’accorde une intense plage d’harmonie dans un Con moto dont il colore les lignes, notamment par une main gauche fermement contrôlée, sans céder à l’emphase mais en ciselant le bonheur distillé par Schubert. Après un Scherzo d’une grande plénitude au sein de laquelle les timbres sont à la fois gracieux et enjoués, Cassard donne au Rondo final et à ses épisodes, qui font une place aux rêves des visions accumulées au cours des randonnées, un parfum aérien. Il le combine avec l’apaisement et la complicité, celle que Schubert laisse au fond de nos cœurs, là où il nous rejoint pour une liberté décantée.

Ce programme très homogène dans sa conception et sa réalisation a été enregistré du 19 au 21 avril 2019 dans la grande salle de l’Arsenal-Metz en Scènes. La qualité acoustique du lieu sert avec bonheur les élans de Philippe Cassard comme ses confidences. Le pianiste laisse en tout cas un disque raffiné, mûri et hautement inspiré.

« Franz Schubert, Philippe Cassard » - Le devoir

Philippe Cassard présente deux sonates très contrastées : La mineur (D. 845) et Ré majeur (D. 850). En soupape entre les deux univers, il intercale trois courtes valses. La phrase mise en exergue par l’artiste ne trompe pas : « Abandonné de tous, la Mort pour seule parente, je m’arrête au bord de la tombe […] et je regarde […] le fond du trou. » Mais elle ne résume pas vraiment le disque. D’une part, il y a les vastes espaces de la D. 850 que Cassard voit justement comme une randonnée pianistique (Schubert le voyageur, le Wanderer). D’autre part, il joue la D. 845 avec fermeté et intransigeance, sans souligner le tragique morbide. Schubert est le Wanderer de sa propre vie, mais, droit dans ses bottes, il affronte le destin. Pour plus de pathos, allez vers Goode ou Uchida, mais quel bonheur, ici, d’entendre un vrai pianissimo dans l’allegro vivace ! Dans la D. 850, Ashkenazy est une référence méconnue que Cassard surpasse, en esprit, dans le finale.

« Superbe ! » - Froggy's delight

Une fois n’est pas coutume, nous ne suivrons pas totalement la suite des morceaux de ce disque. Parce que la pertinence du propos et la subtile justesse du jeu de Philippe Cassard nous pousse à écouter à la suite la sonate pour piano n°16 D.845 et la n°17 D.850. Pourquoi ? Parce que composées en 1825 à quelques mois d’intervalle, ces deux sonates liées entre-elles montrent deux visages de Schubert, l’un sombre et tourmenté, l’autre apaisé et bucolique.

La sonate n°17 D.850 présente un Schubert pastoral qui se balade dans la Salzkammergut. Les paysages, les montagnes, les vallées, les lacs et les alpages, les sons des troupeaux, les chants et danses populaires, le yodel vont influencer sa musique.

L’interprétation de Philippe Cassard est absolument superbe. Il habite tout un monde intérieur. Il y a une détente qui donne une réelle souplesse aux phrasés, aux mélodies… Il marie élégance, subtilité, finesse, force et tendresse, légèreté.

Mais tout n’est pas blanc ou noir, sombre et lumineux. Si on est séduit par la palette de couleurs offerte par Philippe Cassard nous plongeant dans les atmosphères de chaque sonate avec gourmandise et intelligence, le pianiste parvient à réunir ses antagonismes portés par une tension continuelle pour construire une œuvre totale réunissant ces deux sonates.

Alors nous sauterons cette pause entre les deux sonates qu’auraient pu être ces trois valses et en profiterons comme une sorte de coda à ce superbe disque.

Considéré par ses pairs, la critique et le public comme un des musiciens les plus attachants et complets de sa génération, Philippe Cassard a été formé par Dominique Merlet et Geneviève Joy-Dutilleux au Conservatoire National Supérieur de Musique de Paris. Il y a obtenu en 1982 les premiers Prix de Piano et de Musique de Chambre. Il approfondit ses connaissances pendant deux ans à la Hochschule für Musik de Vienne et reçoit ensuite les conseils du légendaire Nikita Magaloff. Finaliste du Concours Clara Haskil en 1985, il remporte en 1988 le Premier Prix du Concours International de Piano de Dublin.

Invité dès lors par les principaux orchestres européens (London Philharmonic, City of Birmingham Symphony Orchestra, BBC Philharmonic, Orchestres National de France et Philharmonique de Radio France, Capitole de Toulouse, Philharmonie de Budapest, Orchestre de la Radio Danoise etc), il joue sous la direction de Sir Neville Marriner, Marek Janowski, Charles Dutoit, Yan-Pascal Tortelier, Armin Jordan, Vladimir Fedosseijev…

Son goût de la musique de chambre et sa passion pour le chant lui permettent de jouer avec des artistes tels Christa Ludwig, Natalie Dessay, Angelika Kirchschlager, Stéphanie d’Oustrac, Wolfgang Holzmair, Donna Brown, Michel Portal, David Grimal, les quatuors Ebène, Modigliani, les comédiens Philippe Torreton, Roland Bertin, Judith Magre, Micheline Dax.

Philippe Cassard a publié un essai sur Schubert (Actes Sud), un livre d’entretiens sur le cinéma et la musique « Deux temps trois mouvements » (Capricci), il a fondé les Estivales de Gerberoy (1997-2003) et a été directeur artistique des Nuits Romantiques du Lac du Bourget (1999-2008). Depuis 2013, il assure la programmation classique du festival de Fontdouce (Charente Maritime). Il a présenté depuis 2005 près de 430 émissions de « Notes du Traducteur » sur France Musique, Prix SCAM de la « meilleure œuvre sonore 2007 ».

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