Description
L’imaginaire de Schubert s’est construit à partir de la poésie qu’il a mise en musique tout au long de sa vie.
Le pianiste Philippe Cassard s’est toujours senti proche de ces Wanderer, des ces paysages romantiques constellés d’étoiles et de lunes, traversés de montagnes et de vallées, de ces états d’âme versatiles. Enregistrer la Sonate D959 (achevée en septembre 1828) nécessite une profonde maturité acquise par l’expérience des concerts. Philippe Cassard a voulu y adjoindre les trois grandes pièces à 4 mains composées au cours des neuf mois précédents afin que l’auditeur refasse le parcours chronologique inversé, en partant de la Sonate jusqu’à la Fantaisie, et établisse le constat d’un piano libéré de tout carcan, orchestral, faisant feu de tout bois, cultivant les contrastes les plus extrêmes.
De toutes les combinaisons possibles en musique de chambre, le « quatre mains » est la plus compliquée à mettre en œuvre : l’assise n’est pas naturelle (chacun est décentré, il n’y a plus de son stéréophonique), un seul des deux pianistes met les pédales, la main gauche du premier et la main droite du deuxième ne cessent de se gêner, ce qui oblige parfois à des positions et des contorsions acrobatiques si l’on veut vraiment (bien) jouer les notes écrites. Et « jouer ensemble » naturellement est un vrai défi. Paradoxalement, c’est la configuration de l’amitié musicale par excellence ! Mais entre le déchiffrage et la volonté de constituer un duo véritablement « professionnel », il y a des centaines d’heures de répétitions…
Cédric Pescia possède la fibre schubertienne. Il sait traduire la Sehnsucht, cette mélancolie prégnante accolée à tant d’œuvres de Schubert. Il a adopté, dans son phrasé, l’allure du marcheur qui traverse les paysages de Schubert. Sa sonorité est chantante, délicate, mais il peut déclencher des tempêtes dans les passages les plus dramatiques !
Cet album, réunissant quatre chefs-d’œuvre de 1828, est une déclaration d’amour sans retenue à Schubert