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Dans ce parcours au travers des œuvres pianistiques de Falla comment

avez-vous abordé les pièces de jeunesse ?

La première pièce de Falla que j’ai jouée fut l’

Hommage à Debussy

, à l’occasion d’un

concert thématique probablement. Puis je suis venu directement à la

Fantasía

baetica

, j’ai fait le chemin inverse en quelque sorte et j’ai commencé à envisager les

pièces de jeunesse dans l’hypothèse du disque. Ce regard rétrospectif m’a permis

de trouver de petits détails qui dans ces premiers opus annoncent le langage de

la maturité. C’est très infime mais du coup encore plus étonnant. Si l’on n’a pas

conscience de l’aboutissement que représente la

Fantasía baetica

et de la singularité

de sa syntaxe on pourrait ne voir dans les œuvres de jeunesse que des pièces pour le

salon, un rien anecdotique, mais lorsque l’on sait l’aboutissement de ce style, alors

les premiers signes d’une langue particulière apparaissent.

Mais justement, vous n’êtes pas un pianiste d’intégrale…

Chez Falla, le corpus est resserré, mais surtout il présente une unité de style,

une cohérence, je ne me sentais pas confronté à plusieurs périodes échelonnées

au cours de la vie d’un compositeur, mais bien à un ensemble dont les parties

constituaient un tout. Si la pièce maitresse est la

Fantasía baetica

, et elle l’est, alors

toutes les autres œuvres gravitent autour.

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WILHEM LATCHOUMIA