

Cette
Fantasía baetica
si radicale, où la placez-vous dans
l’œuvre pianistique du XX
e
siècle ?
Comme le fait Bartók, Falla emploie des éléments de musique
folklorique pour les transcender. C’est cela qui m’a plu dans la
Fantasía baetica
, comme dans certaines œuvres de Villa-Lobos ; ce
sujet me tient à cœur, cette idée de prendre le matériau de base
et de l’emmener plus loin. Son langage si âpre peut se comparer
à celui du
Rudepoêma
, d’ailleurs les deux œuvres ont le même
destinataire, Arthur Rubinstein. Et puis il y a cette dimension
supplémentaire, produire une œuvre à portée universelle sans
renoncer à une langue enracinée dans une identité singulière.
12 MANUEL DE FALLA