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6 JEAN SIBELIUS

Il y a dans votre disque à la fois des pages avec orchestre et d’autres avec

piano. Selon quels critères avez-vous établi votre choix et pourquoi avoir

choisi d’exclure le

Concerto

?

L’œuvre pour violon et orchestre qui figure sur le disque est exhaustive, si l’on omet

le

Concerto op.47

. Il m’a justement semblé intéressant que la lumière soit faite sur

le reste des pages pour violon. Son

Concerto

, qui est bien sûr une partition que

j’affectionne particulièrement, est déjà très présent au disque; je l’ai souvent joué

en concert et outre le plaisir que j’y prends, sans cesse renouvelé, je suis à chaque

fois frappé par la dimension figurative de l’orchestration, indépendante du soliste.

Ce n’est pas un concerto comme les autres, l’orchestre ne fait pas qu’y ponctuer

les interventions du soliste, mais s’affirme comme un personnage à part entière.

Et puis il s’y trouve en plus pour moi une petite dimension émotionnelle, car c’est

cette œuvre que j’étais en train de jouer au moment même où ma femme mettait

au monde notre premier enfant !

Il fera de façon certaine l’objet d’un enregistrement ultérieur, mais je me laisse un

peu de temps pour définir quand, où, comment, avec qui…

J’ai donc pour les pièces avec piano, souhaitém’éloigner du climat un peu « sombre »

des

Sérénades

ou des

Deux Pièces op. 77

, et ai ainsi choisi des pages d’inspiration plus

légères, spontanées, des pièces proche de l’esprit de salon, et qui sont aussi, dans

un sens, de petits exercices de style.