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PHILIPPE BIANCONI 7

Vous avez eu la chance de travailler avec Gaby Casadesus ; quel a

été son apport en terre debussyste ?

P. B.

: Gaby Casadesus m’a sûrement plus marqué pour Ravel, compositeur qu’elle

avait bien connu avec son mari Robert et s’agissant duquel elle pouvait me faire

part d’une expérience directe. Mais nous avons beaucoup travaillé ensemble

le programme de ce premier récital Debussy que je viens d’évoquer et elle m’a

énormément aidé tant sur le plan technique que dans l’approche des couleurs et

des subtilités de la musique.

Quelle place occupe Debussy dans votre existence depuis cette

époque ?

P. B.

: Il m’a toujours accompagné, bien qu’il n’ait pas été constamment présent

dans mes programmes de récitals. Même lorsque je n’en jouais pas en public, j’y

suis toujours revenu, pour le plaisir. Après avoir travaillé en profondeur Brahms,

Beethoven ou Schumann, je retournais vers Debussy pour retrouver ce naturel,

cette sensualité extraordinaire des timbres. Debussy a pour moi toujours rimé

avec sensualité. D’ailleurs, pendant longtemps, ce caractère hédoniste m’a sans

doute empêché d’en percevoir toute la profondeur et le travail extraordinaire du

compositeur sur le langage musical.

Peu à peu, outre le plaisir quasi physique que la musique m’apportait, aussi bien

à jouer qu’à entendre – et je pense là aussi aux œuvres d’orchestre, à

Pelléas

et

Mélisande

-, je me suis senti de plus en plus profondément ému par elle.