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PHILIPPE BIANCONI 5

Comment s’est produite votre rencontre avec la musique de

Debussy ?

Philippe Bianconi

: Ma vraie rencontre s’est produite alors que j’avais 11 ou 12 ans

dans la classe de Mme Delbert-Février (une ancienne élève de Marguerite Long

et de Robert Casadesus) au Conservatoire de Nice. Elle avait des élèves un peu

plus âgés et plus avancés que moi, que j’entendais jouer des morceaux tels que

Jardins sous la pluie, Poissons d’or, Reflets dans l’eau, Feux d’artifice

, etc. Je parle de

ma « vraie » rencontre car auparavant, dans les petites classes du Conservatoire,

j’avais eu l’occasion de jouer la

Mazurka

ou d’entendre un camarade dans

Le petit

nègre

, pièces qui ne m’avaient fait aucune impression. Là, tout à coup, quelque

chose de foudroyant se produisait pour le jeune pianiste encore essentiellement

nourri de répertoire classique que j’étais. Je n’avais jamais imaginé que l’on

puisse, avec un piano, produire des sonorités telles que celles que je découvrais.

C’était littéralement magique ; j’étais fasciné. Mon professeur voulait que je sois

présent quand elle faisait travailler des élèves plus âgés : écouter les pièces que j’ai

mentionnées me mettait en transe,

Feux d’artifice

en particulier. J’étais jaloux de

ceux qui parvenaient à jouer ce morceau et brûlait d’impatience d’y parvenir. C’est

arrivé assez rapidement car au bout d’un an, un an et demi, mon professeur m’a

autorisé à l’aborder. Mais un peu avant j’avais travaillé

Ce qu’a vu le vent d’ouest

, mon

premier « grand » Debussy donc.