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8 BACH / ISOIR_TRANSCRIPTIONS

Cette personnalisation de l’écriture signe par ailleurs magistralement la

transformation du Concerto pour quatre clavecins BWV 1065, lui-même inspiré à

Bach par le Concerto pour quatre violons op.3 n°10 de Vivaldi. Un important travail

de quasi recomposition, dans un esprit respectueux des deux sources, s’impose

à Isoir. Fidèle à ses objectifs permanents d’accès à l’essentiel, il élimine, trie et

reconstitue, pour le plaisir de l’oreille flattée par l’illusion résultant de l’efficace

exploitation du potentiel de l’orgue. Cette élaboration connut, comme certaines

autres, des étapes successives avant d’être définitivement fixée en 1985, l’année du

tricentenaire de Bach ! Différents souvenirs de concerts témoignent en effet d’une

longue fréquentation de l’œuvre et d’affinements réitérés, parfois au gré de récitals

où le maître s’employait à réduire à vue la partition d’orchestre…

Ce sont encore les cordes qui sont sollicitées dans l’Aria de la troisième

Ouverture

BWV 1068, imprégnée de manières françaises sur un rythme lent et subtilement

dansant. Isoir ne s’y est pas trompé en sélectionnant cette page célébrissime, aux

innombrables adaptations, pour confier aux tuyaux cette phrase d’une ampleur

émolliente dont il tire un suc supplémentaire par une idée simple : celle des deux

reprises de lamélodie au ténor, qui introduisent une variation de couleur et d’affect

en une sorte de dialectique de timbres soulignant la sobre grandeur du discours.