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La Sinfonia de cantate qui ouvre ce programme en illustre d’emblée la

nature. De Bach à Isoir, la technique de la parodie qui affecte un même

matériau musical à des usages instrumentaux ou vocaux différents se

trouve en l’occurrence éclairée d’une façon radicale. Cette page puise

en effet sa substance dans le

Preludio

de la troisième Partita BWV 1006

pour violon seul, dont Bach réalise une amplification concertante pour

orgue et orchestre, destinée à des introductions de cantates : celle

écrite pour le renouvellement du Conseil municipal de Leipzig en 1731

(

Wir danken dir, Gott

BWV 29, pour trois trompettes, deux hautbois,

cordes, timbales et orgue obligé) et, antérieurement, la cantate

Herr Gott, Beherrscher aller Dinge

BWV 120a, dans laquelle l’avatar du

prélude violonistique ouvre la seconde partie. André Isoir poursuit donc

le processus en transposant à son tour ces pages pour l’orgue seul, dans

une double démarche de fidélité et d’adaptation qui restitue l’essence

même de la pensée musicale initiale.

Ces transformations, évolutions et enrichissements successifs sont

le lot de la plupart des œuvres retenues ici parmi certaines des plus

célèbres de l’œuvre de Bach, parfois déjà soumises par le compositeur

lui-même à différentes métamorphoses avant qu’André Isoir ne

s’en empare pour les réélaborer en pure œuvre d’orgue. Cette forme

d’assimilation s’abreuve indifféremment comme chez Bach à des

sources instrumentales ou vocales, religieuses et profanes, du choral à

la sonate et de la cantate au concerto, pour donner lieu à de véritables

recréations.