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MICHEL BOUVARD & FRANÇOIS ESPINASSE

Cette approche est ni plus ni moins celle de Bach s’appropriant la musique

de Vivaldi et de ses contemporains ou exploitant ses propres productions à de

nouvellesfins. C’est ainsi que le violonn’inspirepasuniquement les développements

de cette ouverture de cantate pour les élections ou, à travers d’anciens concertos

démantelés, certains des autres mouvements concertants de même nature, mais

qu’il nourrit aussi le clavier solo. C’est l’archet qui suscite la fugue en ré mineur du

Prélude et fugue pour orgue BWV539, extrapolée à partir du deuxièmemouvement

de lapremièreSonatepour violonseul BWV1001, également destinéau luth.Unique

page exclusivement de lamain de Bach au sein de ce programme, épanouissement

polyphonique du matériau originel, elle renseigne sur la vision émancipatrice du

transcripteur vis-à-vis de son modèle.

C’est celle qu’adopte aussi Isoir choisissant de substituer au court Prélude conçu

par le compositeur pour ce diptyque, sa propre adaptation du premier mouvement

de la même sonate BWV 1001, solidarisant ainsi ce volet à la fugue comme dans

l’œuvre pour violon. Au-delà d’une simple transposition, il se livre en l’espèce à

une recherche approfondie de la meilleure adéquation au nouveau médium,

objectivant ce que les cordes recèlent d’implicite du point de vue harmonique ou

contrapuntique, dans le droit fil du traitement réservé à la fugue par son auteur.