FAURÉ // L’œuvre pour violoncelle et piano
Xavier Phillips, Cédric Tiberghien,
15,00 €
Inclassable, la musique de Gabriel Fauré possède une indicible beauté. Il faut céder à sa séduction, goûter en elle le charme de l’inattendu. Le violoncelle est la voix sans les mots de la mélodie fauréenne. Sa suavité recèle la passion. Lorsque Xavier Phillips et Cédric Tiberghien s’en emparent, elle devient sensuelle, incandescente, un bouquet d’harmonies raffinées d’une incorruptible fraîcheur. Ne faneront jamais l’Élégie, la Berceuse… pas plus que les deux tardives sonates dont les élans et la vitalité appartiennent à un jeune homme… de plus de soixante-dix ans !
Sonate pour violoncelle et piano n°1 en Ré mineur, op.109
- Allegro 5’13
- Andante 6’29
- Final : Allegro commodo 7’15
- Élégie en Ut mineur, op.24 6’48
- Sérénade op.98 3’03
- Sicilienne op.78 3’31
- Berceuse op.16 3’29
- Romance op.69 3’30
- Papillon op.77 2’46
Sonate pour violoncelle et piano n°2 en Sol mineur, op.117
- Allegro 5’34
- Andante 6’15
- Allegro vivo 4’58
- Après un rêve op.7 n°1 (transcription : Pablo Casals) 2’58
Xavier Phillips
Xavier Phillips, la générosité en héritage
Elle est son eau et son air. Il n’est pas une journée qui ne soit remplie de musique dans la vie de Xavier Phillips. Il n’est pas une minute sans qu’il la respire, la pense, la parle. Elle coule dans ses veines ainsi depuis l’enfance. Ses parents pianistes prenant la mesure de cette réalité, ont renoncé à leurs carrières pour se consacrer à l’éducation musicale de leur fils et de son aîné violoniste, Jean-Marc Phillips Varjabédian.
Très tôt, il fréquente l’école de l’exigence et de la bienveillance auprès de Jacqueline Heuclin qui fut l’assistante de Maurice Gendron, puis de Philippe Muller au Conservatoire de Paris, enfin après une moisson de Prix de concours internationaux, celle de la générosité auprès de son idole qui deviendra son maître pendant dix-sept ans, Mstislav Rostropovitch. De lui il tient son credo : « on donne quelque chose en tant qu’artiste par ce que l’on fait, avec humilité, non pas en mettant en avant son égo ». Il sait l’immensité de ce qu’il lui doit : son inestimable enseignement, des concerts sous sa direction avec les plus prestigieux orchestres américains après ses débuts avec l’Orchestre de Paris, et cette passion de la transmission, son impérieuse nécessité.
Pour lui qui a tant reçu, l’enseignement n’est pas dissociable de sa vie de concertiste. « Il faut porter attention aux autres, il faut se décentrer, Il faut donner » insiste-t-il. À la Haute École de Musique de Lausanne, site de Sion, ses étudiants apprennent que l’on ne triche pas en musique. Elle est affaire de passion, de vérité. « Il faut certes défendre la musique telle qu’elle est écrite, mais surtout telle que le compositeur ou la compositrice l’a rêvée ». Voici comment Xavier Phillips conçoit sa mission d’interprète. Voici les valeurs qu’il transmet. Lui qui s’est construit avec le temps, le vécu, veut aussi rendre ses élèves plus forts. « Il est un roc, quelqu’un de rare, d’une grande intégrité humaine et artistique » dit de lui François-Frédéric Guy, l’un de ses partenaires de musique de chambre.
Jouer en trio ou quatuor constitués suppose, si ce n’est pour certains l’exclusive, un engagement au long cours. Xavier Phillips a choisi de vivre la musique par le fil de nouvelles rencontres, au gré d’affinités, d’envies partagées avec ce pianiste et tant d’autres musiciens dont Tedi Papavrami, Anne Gastinel, Cédric Tiberghien…et bien sûr avec son frère Jean-Marc Phillips-Varjabédian. Tous deux gravent au disque Kodály, Ravel, et font parler ensemble leurs racines arméniennes avec Khatchatourian, Babadjanian, Komitas…
Son horizon musical est vaste, infini. La découverte, la nouveauté font palpiter son cœur de musicien tout autant que les œuvres de Beethoven, Brahms, Offenbach ou Fauré, rejointes désormais par celles de Jaëll et de Sohy. Dans les pas de Rostropovitch, il se passionne pour Prokofiev, Chostakovitch, Dutilleux, Britten et leurs pièces concertantes. Lorsque « son » Matteo Gofriller de 1710 et lui prennent place devant l’essaim de l’orchestre, commence une aventure électrisante. Le sentiment de courir un formidable danger, jamais le même, se mêle à l’exaltation du jeu, au plaisir décuplé du son et de l’échange. Les muscles, le souffle, l’esprit mobilisés, la musique à fleur d’archet, alors il ne cherche plus, il trouve…
Cédric Tiberghien
Le pianiste français Cédric Tiberghien a forgé une véritable carrière internationale. Il est particulièrement applaudi pour sa polyvalence, comme en témoignent son vaste répertoire, sa programmation intéressante, son ouverture à l’exploration de formats de concert innovants et ses partenariats dynamiques dans le domaine de la musique de chambre.
Il s’est récemment produit avec des formations telles que les Berliner Philharmoniker, l’Orchestre national de France, le London Symphony Orchestra, le Cleveland Orchestra, le Boston Symphony, la Philharmonie tchèque, l’Orchestre philharmonique de Tokyo ou le NDR Elbphilharmonie Orchester. Parmi les chefs avec lesquels il collabore, citons Karina Canellakis, Nicholas Collon, Stéphane Denève, Edward Gardner, Enrique Mazzola, Ludovic Morlot, Matthias Pintscher, François-Xavier Roth et Simone Young.
En récital solo ou en musique de chambre, Cédric s’est produit dans le monde entier, notamment à Londres, Paris, Tokyo, Sydney ou New York. Il entretient une relation particulièrement étroite avec le Wigmore Hall de Londres, où il interprète actuellement un cycle intégral des variations de Beethoven, juxtaposées à des oeuvres d’autres compositeurs afin d’illustrer l’évolution du genre. Ce répertoire est également en cours d’enregistrement pour harmonia mundi et un premier volume est déjà disponible. Le même label a édité récemment les concertos de Ravel avec Les Siècles sous la direction de François-Xavier Roth, parution acclamée de façon unanime par la critique et qui a reçu la distinction « Editor’s Choice » dans la revue Gramophone.
Chambriste passionné, Cédric partage régulièrement la scène avec Xavier Phillips, mais également la violoniste Alina Ibragimova, l’altiste Antoine Tamestit et le baryton Stéphane Degout. Alina et lui se sont rencontrés en 2005 dans le cadre du programme « New Generation Artists » de la BBC Radio 3 ; depuis, ils se sont produits ensemble dans de grandes salles internationales et possèdent une vaste discographie.