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11 MICHEL PORTAL ∙ MICHEL DALBERTO Venons-en aux deux opus de Schumann. Vous avez choisi les trois Phantasiestücke, mot qui suggère, en allemand, à la fois l’imaginaire et la fantaisie.. Quel son recherchiez-vous, Michel Portal ? Michel Portal : Précisément, il faut trouver un son « ouvert », un son nourri et large, qui ne soit jamais étriqué. Schumann nous invite au voyage, à découvrir un nouvel espace… Quelles sont les différences fondamentales entre les deux écritures de Schumann et de Brahms ? Michel Dalberto : L’approche musicale des deux compositeurs sur le fond et la forme est fondamentalement différente. Quand on aborde Schumann, on ne peut faire l’économie d’étudier le fond, c’est-à-dire, la signification intérieure de la partition. La forme n’apparaît qu’à partir du moment où vous avez compris le fond. Chez Brahms, la forme, l’architecture s’impose en premier lieu. Comme une évidence. Elle est d’inspiration classique et, par conséquent, d’une extrême précision. Ce n’est pas pour rien que Brahms se passionna pour la musique ancienne et l’œuvre de Bach.

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