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La

Sérénade n

o

11 en mi bémol majeur KV375

est composée à l’automne

1781 pour un sextuor formé de deux clarinettes, deux cors, deux bassons. Dans

une lettre à son père du 3 novembre 1781, Mozart rapporte avoir écrit une

« Nachtmusik » (le terme de «musique de nuit » est synonyme de « sérénade »),

le 15 octobre pour labelle-sœur de Joseph vonHickel, peintre de la cour. Elle est

exécutée dans la maison de celui-ci pour la première fois, par un ensemble de

musiciens misérables, qui « jouaient très joliment » : le compositeur distingue

particulièrement, parmi les interprètes, la valeur du premier clarinettiste et

des deux cornistes. Comme c’est une pièce destinée à montrer son art dans

une maison de l’aristocratie viennoise, il avoue l’avoir écrite avec beaucoup

de soin. Mozart indique que la Sérénade fut donnée plusieurs fois au cours

de la nuit dans des endroits différents, selon un usage courant de l’époque.

Il s’agit donc d’une pièce de circonstance, susceptible de divertir aussi bien le

badaud que l’aristocrate, mais dont les proportions et le caractère dépassent

néanmoins le cadre habituel de la sérénade, pour s’adresser aussi bien au

« connaisseur » et « amateur » de musique, dont Mozart attendait toute la

reconnaissance.

Le compositeur écrit, en parenthèse d’une lettre du 27 juillet 1782, qu’il a dû

« composer en hâte une musique de nuit, mais seulement pour l’harmonie »

(„ich habe geschwind eine Nacht Musique machen müssen, aber nur auf

harmonie”). On a cru longtemps que Mozart faisait référence ici à la

Sérénade

en ut mineur KV 388

, mais celle-ci ne porte aucune trace de précipitation

dans l’écriture, et se présente, au contraire, comme le fruit d’un travail très

approfondi. Il pourrait s’agir, plus vraisemblablement, de la transcription

pour octuor que le compositeur a réalisée lui-même à partir du

Sextuor KV 375

.

Mozart aurait réalisé la transcription assez rapidement, au cours de l’été 1782,

pour répondre à la mode de la musique d’harmonie à huit instrumentistes

lancée par l’Empereur.

SÉRÉNADES KV375 & 388 15