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Plus de deux siècles nous séparent de ses chefs-d’œuvre et pourtant, il y

a toujours en eux quelque chose de familier, d’émouvant, de proche de

nous, hommes d’un autre temps. Beaucoup de musicologues, de critiques,

d’écrivains, de musiciens ont cherché à éclaircir ce mystère. En vain. Il faut

croire qu’il y avait en Mozart une part d’humanisme, ou d’humanité, plus fort

que le langage, que la mode, que la technique pour résister ainsi au passage

des années. Questionné sur ce thème, devenu – convenons-en - , assez banal,

Richard Strauss répondait : «

Il suffisait à Mozart de chanter.

» Chanter avec

une soprano ou mieux une clarinette ou un violon, de quoi nous atteindre en

plein cœur. Il faudrait éviter des clichés du type «

dans sa musique, les larmes

sont toujours derrière les sourires

», même s’ils sont exacts. Mieux vaut se laisser

porter par ses partitions sans arrière-pensées.

Et puis, il y a de petits miracles : la rencontre entre Mozart et un petit

nombre d’interprètes inspirés. Grâce au disque, nous avons tous connu cette

expérience d’un moment de grâce ineffable, quand Clara Haskil ou Murray

Perahia jouent un de ses concertos pour piano, quand Carlo-Maria Giulini

dirige

Don Giovanni

, quand Teresa Berganza chante

Cherubino

, quand Arthur

Grumiaux interprète une sonate ou un concerto pour violon, quand Bruno

Walter empoigne ses ultimes symphonies ou le

Requiem

.

8 MOZART_QUATUOR TALICH