DE FALLA // Pièces pour piano

Wilhem Latchoumia,

Wilhem Latchoumia nous invite à découvrir “toute l’Espagne dans un piano” grâce à Manuel de Falla.

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12,00 

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Description

Le premier instrument de Manuel De Falla fut le piano. Les Quatre Pièces espagnoles sont autant des paysages sonores qu’un hommage à Isaac Albeniz, modèle indépassable.
A partir du clavier en noir et blanc il imagina les couleurs de son orchestre vif, sec, crépitant comme un immense ensemble de percussions de timbres. La précision ascétique de sa pensée musicale s’incarne dans la Fantaisie bétique, où règne un soleil meurtrier, mais l’imagination de son univers créatif réincarne aussi le ton néo-baroque du Tricorne dans un instrument qui se souvient de Scarlatti.
Pourtant ce piano-monde est d’abord celui de l’Andalousie gitane, lorsque le compositeur décide d’y résumer le petit orchestre de la version originale de L’Amour sorcier qui ne se limite pas au brio de la Danse du feu : un théâtre s’y incarne, toute une culture du Cante jondo s’y sublime, transportant l’auditeur dans les sortilèges d’un cercle flamenco, piano-guitare, piano-voix où se sédimente le chant immémorial d’une Espagne multiple dont le jeu brillant et profond de Wilhem Latchoumia dit tout.

 
 

Cuatro piezas españolas

  • Aragonesa 2’55
  • Cubana 3’43
  • Montañesa (Paysage) 4’19
  • Andaluza 3’54

 

  • Homenaje (Le Tombeau de Claude Debussy) 3’06

 

El sombrero de tres pico

 

  • Danza de la Molinera 3’51
  • Danza de los Vecinos 3’27
  • Danza del Molinero 2’07

 

  • Canto de los remeros del Volga 3’08

 

El amor brujo

 

  • Pantomima 5’27
  • Escena 1’00
  • Canción del fuego fatuo 1’31
  • Danza del terror 2’09
  • Romance del pescador (El circulo mágico) 2’02
  • Danza ritual del fuego 3’48

 

  • Pour Le Tombeau de Paul Duka 3’38

 

 

  • Fantasía baetica 12’22

 

« TERRES DE FEU » - Mag' Musique

L’œuvre rare et altier de Manuel de Falla ne compte que des chefs-d’œuvre.
« Dire le maximum avec le minimum », tel est bien l’impératif absolu du compositeur et dont il s’agit de maîtriser toute l’exigence. Unité de style et cohérence sont les deux maîtres mots de ces pièces, dont le but est de faire apprécier « une œuvre à portée universelle » sans renoncer à une langue enracinée » dans la particularité de l’identité espagnole.
A travers elles, on peut ainsi « saisir l’unité du propos », son plus haut sens. Que ce soit les Quatre Pièces espagnoles, les Tombeaux de Debussy et Dukas, la Fantaisie bétique ou les transcriptions pour piano de L’Amour sorcier, chacune de ces créations détermine une part essentielle du jeu et de la sonorité de Wilhem Latchoumia.

« STUPÉFIANT » - Télérama

Chaleur, générosité, intensité : les qualités du jeu de Wilhem Latchoumia captent à merveille l’âme andalouse des oeuvres de Manuel de Falla.
On entend souvent le pianiste Wilhem Latchoumia dans des concerts et festivals de musique contemporaine, en général pour des créations. Mais s’il aime à interpréter la musique de son temps, Wilhem Latchoumia, né à Lyon en 1974, n’en dédaigne pas pour autant le répertoire. En témoigne ce disque intense consacré au compositeur espagnol Manuel de Falla (1876-1946). Pianiste émérite, De Falla usera de son excellente connaissance de l’instrument, en plus de son amour du cante jondo (le chant profond, aux racines du flamenco), pour élaborer des pièces raffinées et richement colorées. Pas de malentendu : s’il puise abondamment dans les rythmes irrésistibles des danses populaires espagnoles (fandango, séguedille, boléro…), c’est sans cesser de les réinventer. Sa musique n’a rien de folklorisant, et si son utilisation du piano reprend l’esprit de la guitare andalouse (notamment dans tout ce qu’elle peut avoir de percussif), il ne s’agira jamais d’en contrefaire le timbre.

Wilhem Latchoumia met beaucoup de chaleur et de générosité dans son exploration de ces trésors musicaux, ancrés, comme l’Andalousie natale du compositeur, dans une spectaculaire mosaïque de cultures et de civilisations. Très maîtrisé, le jeu change de nature à chaque morceau, s’adaptant aux ambiances, aux histoires qu’y raconte Manuel de Falla. OEuvres de jeunesse à dimension impressionniste, les Quatre Pièces espagnoles, créées à Paris en 1909, invoquent un piano lumineux et joueur dans Aragonesa, souple et presque nonchalant dans Cubana, élégiaque dans Montañesa (Paysage)… La nerveuse Andaluza devient, elle, tout un feuilleton à rebondissements. Dans la brillante Danza de la Molinera, extraite d’El Sombrero de Tres Picos (Le Tricorne), on entend presque les castagnettes et les claquements de talons !

S’attaquant à L’Amour sorcier, plus connu dans sa version pour formation instrumentale (chambriste ou symphonique) et cantaora flamenca, Wilhem Latchoumia lorgne du côté des timbres orchestraux, et termine par une Danza ritual del fuego rutilante et festive. L’album se referme sur un morceau de bravoure aux échos stravinskiens, la Fantasía bætica, commande du pianiste Arthur Rubinstein qui la créa en 1920, et la joua très peu. Certes, cette épopée rhapsodique est plus longue et moins « tubesque » que la Danse du feu précitée, mais quel souffle, et quel stupéfiant résumé de l’âme andalouse…

« VIRTUOSITÉ CONTEMPORAINE » - Le progrès

« Avec le recul, je me rends compte que j’aime les compositeurs influencés par leurs racines, le folklore, la terre ».
Tout ce qui fait le charme et le génie de Manuel de Falla à qui Wilhem Latchoumia consacre son nouveau disque (La Dolce Volta). Ce programme, qu’il jouera aux Rencontres contemporaines de Lyon, lui vaut les honneurs de Télérama , une matinale sur France Musique et les louanges de la presse spécialisée séduit par un pianiste qui capte l’âme andalouse des œuvres du plus grand compositeur espagnol. L’album se termine sur un morceau de bravoure, une « Fantasia Baetica » qui rappelle Stravinsky, compositeur également au programme du récital d’un pianiste lyonnais qui secoue le cocotier du clavier classique.

« LE PIANO DE L’ESPAGNOL MANUEL DE FALLA RÉVÉLÉ » - Crescendo

Il faut le voir en récital, ce Wilhem Latchoumia, véritable force de la nature, aussi (parfois trop) à l’aise dans Boulez que dans Beethoven. Le voilà confronté aux délicates sonorités imaginaires de Manuel de Falla et à toute la chaleur andalouse. Car c’est un projet de Falla que le pianiste français nous livre sur ce CD après ses impressões sur Villa-Lobos, Ginastera, Guarnieri et Guastavino et son Wagner Extase Maxima. Latchoumia, c’est encore un pianiste de projets, une valeur trop rare aujourd’hui.
La période créatrice de Manuel de Falla aura été relativement courte ; elle couvre principalement les années 1914 à 1926. Avant, on citera la vida breve (1904-1906) et après, sa cantate de grande dimension Atlántida qui restera inachevée. Ici ce sont les partitions pour piano de de Falla qui nous sont révélées. Le terme de révélation s’applique ici car, à part les transcriptions d’extraits du Tricorne et de l’amour sorcier, le bref corpus pianistique du compositeur espagnol est largement resté dans l’ombre.
Des cuatro piezas españolas de 1906 aux quatre épisodes de El amor brujo transcrits pour piano en 1925 en passant par la Fantasia baetica commandée par Rubinstein en 1919, nous explorons un univers pianistique inhabituel. Profondément marqué des rythmes populaires de l’Espagne (fandango, séguedillo, boléro, …), de Falla en tire des partitions colorées tout en tirant parti des influences des grands compositeurs de son temps, Debussy, Dukas mais surtout Stravinski. Latchoumia s’adapte à la diversité des atmosphères voulues par le compositeur. Impressionniste délicat dans les cuatro piezas española, il devient orchestral dans les transcriptions de l’Amour sorcier et percussif dans la stravinskienne Fantasia baetica.
Superbe interprétation, livret luxueux bien documenté sous forme d’interview de Latchoumia, vous l’avez deviné : un événement à ne pas rater !

« UN DISQUE ADMIRABLE » - Diapason

Disque admirable depuis Aragonesa, la première des Quatre pièces espagnoles, jusqu’au dernier accord de la Fantaisie bétique. Entre ces deux pôles, et ces pages pensées dès l’origine pour piano, Wilhem Latchoumia glisse non seulement les deux hommages (à Debussy et Dukas) mais surtout les deux miroirs pianistiques de l’orchestre de Falla : trois numéros du Tricorne et six de L’Amour sorcier.

« Je pense sans arrêt à l’orchestre. Cela détermine une part essentielle de mon jeu, de ma sonorité : il me faut des couleurs, la profusion des harmonies et des polyphonies. J’espère y être parvenu. » Qu’il soit rassuré ! Mais comment s’y prend-il, dans la Pantomine qui ouvre L’Amour sorcier, pour s’immerger dans le son, écouter ainsi les harmonies, faire émerger les couleurs dans ce rêve embrumé, sans rien montrer, sans rien timbrer ? Il est certes aidé par une oreille exceptionnelle et une science instrumentale enviable. Latchoumia tire tout cela d’un Yamaha C7, un trois-quart de queue du facteur japonais que l’on n’imaginait pas pouvoir être un miroir si fidèle aux aspirations d’un pianiste-chef-d’orchestre.
Latchoumia ne tient pas la musique de Falla à distance. Les larmes viendraient même à l’écoute de Pour le Tombeau de Paul Dukas, chant funèbre ici porté par des accords mis à nus. Le pianiste ne surjoue pas davantage l’Espagne. La Fantaisie bétique y gagne un vrai lyrisme, et ses fulgurances pianistiques sont moins rageuses qu’inéluctables. Le musicien prend le temps de rêver, de construire sans perdre de vue l’aspect « jeté sur le clavier » d’une œuvre hélas mal aimée. En sorte que la Fantaisie apparaît moins intimidante qu’à l’habitude. Latchoumia s’approprie les visions de Falla à travers un jeu d’une précision fanatique. Sa légèreté d’articulations et l’infinie variété des couleurs sont rehaussées par l’ombre que l’on doit mettre à Chopin, Debussy et Ravel.

« DU GRAND PIANO » - La Nef

Manuel de Falla (1876-1946) a peu composé, et très peu pour le piano, alors même qu’il voulait d’abord être pianiste. Wilhem Latchoumia, dans un CD La dolce Volta, a voulu à la fois donner l’es- sentiel de l’œuvre pour piano, et un panorama de l’uni- vers musical de Falla. Cela commence par les Quatre Pièces espagnoles, où le compositeur prend la suite d’Al- beniz, et se termine par la Fantasia Baetica, pièce in- classable et chef-d’œuvre majeur de la musique espa- gnole, quoique peu connu.

Puis il y a les trois danses ex- traites du Tricorne et les ex- traits de l’Amour sorcier trans- crits pour piano par de Falla lui-même. Tout cela encadré par les Hommages à Debussy et à Dukas, autour du Chant des bateliers de la Volga.

L’interprétation de cette mu- sique doit éviter deux écueils : l’espagnolade à castagnettes, et

l’intellectualisme glacé qui veut l’éviter et faire de Falla un compositeur de « musique contemporaine ».

Wilhem Latchoumia les évite soigneusement, mais ce n’est rien dire de son interprétation.

Dès les premières notes de l’Aragonaise, on découvre sa faculté de planter le décor dans sa plus grande lar- geur, avec un toucher à la fois ferme et d’une grande douceur. Sans rien négliger de l’inspiration espagnole, sans négliger non plus ce que ce piano doit à Debussy. Et cela jusque dans la Fantasia Baetica, qu’il ne tire ni dans un sens ni dans l’autre, mais place dans son contexte historique (1919).

Ce concentré de musique andalouse, qui pourtant ne fait pas la moindre concession folklorisante, est une œu- vre âpre, brutale, faisant de la guitare l’instrument tel- lurique et orchestral qu’elle ne peut pas être. Pourtant il y a ici aussi de la musique française « impression- niste », et Latchoumia le montre admirablement, de même qu’entre deux éruptions il sait faire chanter son piano avec la plus grande douceur dans les éclaircies de cette terrible partition.

Ces qualités se retrouvent dans les pièces plus faciles extraites des œuvres scéniques: le chant espagnol su- blimé, présent dans sa substance, et l’héritage impres- sionniste des années parisiennes. Et bien sûr c’est de Falla tel qu’en lui-même, ainsi que le montre assez son Hommage à Debussy qui cite La soirée dans Grenade…

Wilhem Latchoumia est un pianiste « martiniquais » selon les uns, « lyonnais » selon les autres. En fait il est lyonnais de parents martiniquais. Mais c’est sans doute cette ascendance qui l’a porté vers la musique latino- américaine (comme Georges Rabol) puis vers de Falla. Quoi qu’il en soit nous avons ici du grand piano et du grand de Falla…

« STUPÉFIANT » - Muzibao

Le label La Dolce Volta se singularise par des disques très pensés, avec une conjonction travaillée des programmes et des interprètes. Ici c’est une rencontre assez stupéfiante qui se fait entre l’œuvre pour piano de Manuel de Falla et le pianiste Wilhem Latchoumia.

Le pianiste a certes le goût de la musique contemporaine et il a travaillé avec des compositeurs tels que Pierre Boulez, Gilbert Amy, Michael Jarrell, Jonathan Harvey, Pierre Jodlowski, etc. Il joue Cage mais il sait aussi explorer d’autres domaines, toujours avec une approche personnelle et recherchée. On peut évoquer par exemple son disque Extase maxima, autour de Wagner, paru en 2014 également à La Dolce Volta.  Il se penche ici sur l’œuvre pour piano de Manuel de Falla (1876-1946). Et s’exprime à son sujet dans un riche entretien, dans le livret : « Chez Falla, le corpus est resserré, mais surtout il présente une unité de style, une cohérence, je ne me sentais pas confronté à plusieurs périodes échelonnées au cours de la vie d’un compositeur, mais bien à un ensemble dont les parties constituaient un tout. Si la pièce maîtresse est bien la Fantasia baetica, et elle l’est, alors toutes les autres œuvres gravitent autour ».

Ce qui frappe à l’écoute du disque c’est l’étendue des possibilités de Wilhem Latchoumia : qualités strictement pianistiques bien sûr, mais cela c’est relativement banal, sauf que cette technique le dote d’une palette inouïe de couleurs et d’une possibilité de créer des climats très divers et contrastés. On note en particulier un grand art des transitions, avec une capacité à mener un crescendo ou un diminuendo dans une portion de temps très courte. Il obtient aussi parfois des effets que l’on entend rarement avec un piano, un peu comme un ruban qui oscille entre deux positions. Et s’il rend bien le climat de ces pièces, évidemment marquées par l’Espagne, on n’a rien ici de folklorique ou de superficiel ; le pianiste s’est imprégné du « Cante jondo, cette voix gitane mariée à de la musique dite classique » et a aussi découvert au même moment « la Zarzuela, toute une culture un autre monde ». Mais, dit-il,  « Comme le fait Bartók, Falla emploie des éléments de musique folklorique pour les transcender ».
Lui, Wilhem Latchoumia, semble faire de même avec tout cet héritage sous-jacent.

« FLAMBOYANT » - Le commercial du Gard

Le jeu de Wilhem Latchoumia possède cette force vitale rayonnante qu’exige la musique musclée et très technique de Falla. Contrastes de tempéraments et d’heures du jour. Couleurs diaprées d’ombre à plein soleil et lourdeurs torrides secouées de flux orageux, l’instrumentiste est immergé à cette musique, en émergeant d’un bond, d’un souffle, les doigts semblant conduire avec vigilance la partition, l’épousant d’impressions du compositeur en secret partagé, confiant à l’instrument Premier, l’intime pensée de l’instant. La distance abolie… règnent le soleil, le sourire et la moiteur du rêve.

L’interprète pratique avec caractère et fidélité le naturel retrouvé fier et noble de l’expression passionnée et heureuse de Falla. De cette musique “pittoresque” et incomparable, il en donne la saveur, la fragrance et l’image sans céder à la tentation d’en appuyer le trait à l’excès. Respectant ainsi la grande pudeur de Falla face aux dérives folkloriques.

Un enregistrement superbe qui nous fait entendre un compositeur flamboyant sous les doigts d’un pianiste à l’avenir prometteur.

« UN DISQUE SCINTILLANT » - Concertonet.com

A la suite d’Albéniz et de Granados, l’esprit nationaliste de toute une époque cristallisé dans l’enseignement de Felipe Pedrell, inspira à son tour un jeune Manuel de Falla (1876-1946) dont les compositions, toujours imprégnées d’une essence andalouse, passent rapidement d’un relatif premier degré folklorisant à une expression créative et à une grande clarté de forme et de structure, sans doute en partie grâce à l’influence de ses amis français, Debussy, Dukas et Ravel.

De ce premier degré tout relatif, Wilhem Latchoumia ne retient que les Quatre Pièces espagnoles de 1906-1908, commencées en Espagne mais terminées en France où Falla résida jusqu’en 1914. Le programme du récital de Latchoumia s’en éloigne progressivement, en plaçant judicieusement la transcription de trois danses du Tricorne(1919) avant celle de six volets contrastés de L’Amour sorcier (1915-1925), avec en apothéose l’éclat transcendant de la Fantaisie bétique de 1919, dédiée à Arthur Rubinstein et fruit de la sensibilité extrême et de toute la science stylistique acquise du compositeur espagnol. Trois pièces à part jalonnent l’ensemble: la fine transcription pour piano de l’Hommage pour le tombeau de Claude Debussy (1920) écrit à l’origine pour la guitare la même année, la très curieuse transcription assez dépouillée du Chant des bateliers de la Volga (1922) et la solennité austère mais émouvante du Tombeau de Paul Dukas(1935).

William Latchoumia n’a plus à prouver sa maîtrise pianistique et il met en valeur avec une acuité intense et une générosité souple et agile les sept œuvres de Falla qui représentent presque la totalité de sa production pour piano seul. Sur les sept, trois seules sont composées directement pour le piano, mais les différentes transcriptions sont toutes du compositeur et le piano donne un autre relief à ces partitions dont on peut apprécier pleinement les versions originales pour orchestre tout en restant sensible à leur «nouvelle» mais bien réelle profondeur musicale qui garde en parallèle sa grande beauté propre.

Latchoumia fait ressortir les fines différences de couleur entre les quatre Pièces espagnoles, de la grâce fluide d’« Aragonesa » et des rythmés syncopés de « Cubana » aux scintillements de «Montanesa» et à la passion d’«Andaluza», annonciatrice des climats des grandes pièces orchestrales à venir. Les trois danses du Tricorneprennent admirablement la suite, proches des Piezas tout en étant de structure et de facture plus subtiles. La transcription accentue les contrastes entre les différents volets de L’Amour sorcier. Les volets plus lyriques s’imprègnent d’un charme mystérieux et, au piano, la frappe percussive de la «Danse de la frayeur» sonne bien. La « Chanson du feu follet » sans orchestre et sans cantaora devient tout à fait autre et les rythmes ornés moins sauvages filent d’un pas léger, délicieusement capricieux. Latchoumia garde une certaine distance vis à vis de la «Danse du feu», toujours fougueuse mais plus belle et plus noble sous ses doigts que dans certaines interprétations plus intempestives.

Le joyau reste le souffle âpre et violent de la Fantaisie bétique, que Latchoumia livre avec une précision diabolique. La teneur du récital mène petit à petit à ces hauteurs permettant aux impressionnantes sonorités, innovatrices quoique toujours andalouses, de se déployer avec une logique musicale suprême qui séduira sans doute certains mélomanes peut-être encore peu sensibles à cette œuvre sublime. Le pianiste français en marque les contrastes et la grande variété de palette avec une grâce mordorée ou avec l’énergie burinée d’un soleil noir, le toucher ferme et les voix secondaires toujours limpides à l’égal d’Alicia de Larrocha (EMI).

« Je ne peux pas être au piano sans penser à un orchestre, cela détermine une part essentielle de mon jeu, de ma sonorité: il me faut des couleurs, la profusion des harmonies et des polyphonies. J’espère y être parvenu. » Les auditeurs, curieux, pianistes ou mélomanes, ne pourront écouter le récital de Wilhem Latchoumia sans lui donner une réponse affirmative.

« DE FALLA MÉTAMORPHOSÉ PAR WILHEM LATCHOUMIA » - Musikzen

Pianiste curieux, découvreur en musique latino-américaine, habitué des répertoires contemporains, Wilhem Latchoumia est aussi un interprète singulier. À vous qui vous attendez, dans un programme consacré à de Falla, à des hispaniolades débridées, que ça claque façon castagnettes, que ça arpège comme le ferait une guitare à douze cordes, c’est tout l’inverse que vous entendrez : une maitrise, la cohérence du discours aussi, qui remplace les roucoulades débridées par une élégance frémissante, et la rugosité typico hidalgo par une suavité qui entraine l’auditeur sans le lâcher. Latchoumia amplifie les sons sans jamais brutaliser l’instrument, en sort les harmoniques les plus riches sans jamais forcer les traits, est capable de changer d’univers d’une mesure à l’autre sans qu’on s’en aperçoive, métamorphose sans trahir, prend, sans cesse, les partitions à rebrousse-poils. L’Amour Sorcier semble avoir été écrit d’emblée pour le piano. Le Tricorne est métamorphosé par l’élégance. Dans chacune des pièces du programme conçu par Latchoumia, le folklore n’est plus là pour flatter quelques sentiments nostalgiques mais pour atteindre à l’universel. Et le plus étonnant est pour la fin, cette Fantasia beatica monumentale. On se surprend alors à hésiter de soi-même, pour avoir si longtemps sous-estimé les profondeurs de l’œuvre de Falla.

Singulier pianiste que Wilhem Latchoumia : il sert avec autant de bonheur et de charisme la création contemporaine et le grand répertoire. Concevoir des programmes sortant des sentiers battus, telle est la signature du musicien français, qui marque les esprits par sa capacité à instaurer d’emblée une jubilatoire connivence.

Il mène une brillante carrière de soliste, de concertiste et de chambriste en France et à l’international où il se produit sur les scènes les plus prestigieuses. Il collabore avec les plus grands orchestres français et avec des formations musicales internationales de premier plan. Son goût pour la création contemporaine lui vaut les faveurs de compositeurs tels que Pierre Boulez, Gilbert Amy, Gérard Pesson, Philippe Hersant, Michael Jarrell, Jonathan Harvey, Pierre Jodlowski, Francesco Filidei…

Né à Lyon en 1974, Wilhem Latchoumia a obtenu au Conservatoire National de Musique et de Danse de Lyon (classe d’Eric Heidsieck et Géry Moutier) son Premier Prix à l’unanimité, avec les félicitations du jury. Il a terminé sa formation avec Géry Moutier en classe de perfectionnement. Élève de Claude Helffer, il a suivi les master classes d’Yvonne Loriod-Messiaen et de Pierre-Laurent Aimard. Il est titulaire d’une licence en musicologie. Lauréat de la Fondation Hewlett- Packard « Musiciens de Demain » (2004) et du 12e Concours International de Musique Contemporaine Montsalvatge (Girona, Espagne), il a brillamment remporté le Premier Prix Mention Spéciale Blanche Selva ainsi que cinq autres prix du Concours International de Piano d’Orléans 2006.

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