Description
Conscient de l’ampleur du projet, Geoffroy Couteau s’y est consacré exclusivement, en prenant le risque d’une « retraite artistique » durant près de deux ans pour offrir le meilleur de lui-même. Le choix d’enregistrer l’Œuvre pour piano seul de Brahms en un peu plus de trois mois fut incontestablement l’une des plus grandes aventures artistiques qu’il ait eu la chance de vivre. Une immersion totale dans un lieu exceptionnel, avec une équipe tout aussi exceptionnelle, sur un piano lui aussi exceptionnel.
La joie de ne jouer « que » cette musique prend tout son sens à l’écoute.
On ne peut qu’être admiratif devant la volonté d’un artiste qui a consacré tant d’énergie à la réalisation d’un projet aussi ambitieux : enregistrer tout Brahms ! Ce compositeur qui vidait les salles de concert parisiennes après guerre…
Geoffroy Couteau a choisi un ordre chronologique qui fonctionne remarquablement bien, tant l’écriture de Brahms évolue au fil des ans. De manière étonnante, le toucher, la respiration de l’interprète suivent ce processus qui nous porte des influences combinées de Beethoven et de Schumann vers une écriture de plus en plus épurée (quant à la quantité de notes !), mais dense sur le plan polyphonique. Les caractères des Variations, des Klavierstücke, des Sonates (autant de titres déconnectées de tout élément littéraire, contrairement au modèle schumannien) sont puissamment différenciées.
L’écoute prolongée pourrait laisser craindre une forme de monotonie. C’est tout l’inverse qui se produit, une sorte de libération d’un pianiste qui voit loin et apprécie, à l’instar de grands crus, la caudalie de chaque pièce.