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6 PIANO TWINS Et comment distinguez-vous le langage de Debussy de celui de Ravel ? Vanessa Wagner : Les deux compositeurs témoignent d’une grande sensualité qui, chez Debussy revêt des accents plus tourmentés, une tendresse un peu maladive. Avec lui, rien n’est au premier degré, il faut savoir déceler, dans ses partitions, des éléments cachés parfois sarcastiques. Wilhem Latchoumia : Je pense toujours à la fascination que Ravel avait pour le monde de l’horlogerie. Il en résulte une minutie et un souci de la précision qui le poussaient à retoucher sans cesse ses partitions ainsi que la sensation d’une extrême finesse. Les deux compositeurs avaient un même attrait pour l’Espagne, comme en témoignent la célèbre Habanera de Ravel et cette pièce plus confidentielle de Debussy intitulée Lindaraja… Wilhem Latchoumia : Falla disait de Debussy, après avoir entendu La Soirée dans Grenade notamment, qu’il était le seul compositeur capable de traduire l’esprit de l’Espagne - où il ne s’était pourtant jamais rendu - à savoir le duende tel que le décrivait García Lorca.

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