Charlotte Sohy (1887-1955) a étudié avec Mel Bonis puis Vincent d’Indy à la Schola Cantorum. Trois pans de répertoire permettent ici de redécouvrir cette compositrice méconnue qui signait parfois, époque oblige, « Ch » ou « Charles » : les mélodies et autres pages d’orchestre, le piano et le quatuor.

Côté vocal, on cède au parfum légendaire des Chants de la lande par Marie-Laure Garnier et Célia Oneto Bensaid, tout autant qu’aux Méditations dont Marie Perbost comprend et sert la pureté. La baguette de Débora Waldman à la tête de l’Orchestre national d’Avignon tissant le plus bel écrin à ses partenaires.
Côté instrumental, les surprises ne manquent pas avec deux quatuors à cordes, très inspirés, sous les archets du Quatuor Hermès, un délicieux Triptyque champêtre, illuminé par la flûte de Mathilde Calderini, ou diverses pièces pour piano explorées avec feu et charme par David Kadouch et Marie Vermeulin.
L’orchestre de Sohy est résolument coloriste voire figuratif et témoigne d’une technique accomplie : c’est en touches solistes que la compositrice opère, avec finesse et savoir-faire. Timbres complémentaires ou opposés ? L’équilibre, subtil, règne toujours.

Cette riche monographie est somptueusement servie par des interprètes dont l’engagement se perçoit à chaque instant. Saluons enfin le soin apporté à la notice, magnifiquement illustrée, qui livre de précieux renseignements sur Charlotte Sohy.

Une splendide découverte. Avis aux curieux !