SCHUMANN // Papillons, Carnaval & Davidsündlertänze

Philippe Bianconi,

« Le moment était venu pour moi de revenir à Schumann et d’enregistrer ces œuvres », confie Philippe Bianconi.

15,00 

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Description

Carnaval, une suite de 22 petites pièces…

La vision de Robert Schumann est directement inspirée du livre “Flegeljahre” (“L’Âge ingrat”) de son auteur favori, Jean-Paul Richter.
On retrouve la même atmosphère de bal masqué fantastique : les différentes pièces, très courtes, se suivent et présentent une galerie de personnages agissant sous le masque, qui se croisent, se rejoignent, se séparent…
On y trouve, souvent par paires, des personnages de la Commedia dell’arte comme Arlequin, Pierrot, Colombine, mais aussi certains des Davidsbündler : Eusebius et Florentin (les deux personnalités de Schumann), Chianina (Clara Wieck) et Estrella (Ernestine von Fricker). Apparaissent également des compositeurs contemporains : Chopin et Paganini.
Le Carnaval est autobiographique : sous les masques se cachent des personnages bien réels (amis, compositeurs qu’il estime, lui-même), et chacune des petites scènes de l’œuvre fait référence à son amour pour Ernestine…

 
 

Papillons op. 2 (1829-1831)

  • N°1 en ré majeur 0’49
  • N°2 en mi bémol majeur 0’21
  • N°3 en fa dièse mineur 0’43
  • N°4 en fa dièse mineur 0’51
  • N°5 en si bémol majeur 1’05
  • N°6 en ré mineur 0’58
  • N°7 en fa mineur 1’00
  • N°8 en do dièse mineur 1’10
  • N°9 en si bémol mineur 0’45
  • N°10 en do majeur 1’50
  • N°11 en ré majeur 3’18
  • N°12 en ré majeur 1’46

 

Carnaval op. 9 (1834-1835)

  • Préambule 2’25
  • Pierrot 1’22
  • Arlequin 1’09
  • Valse noble 1’51
  • Eusebius 2’08
  • Florestan 0’51
  • Coquette 1’15
  • Réplique 0’51
  • Papillons 0’46
  • A.S.C.H. – S.C.H.A. (Lettres dansantes) 0’55
  • Chiarina 0’53
  • Chopin 1’11
  • Estrella 0’27
  • Reconnaissance 1’46
  • Pantalon et Colombine 1’01
  • Valse allemande 0’55
  • Paganini 1’27
  • Aveu 1’00
  • Promenade 2’24
  • Pause 0’19
  • Marche des « Davidsbündler » contre les Philistins 3’46

 

Davidsbündlertänze op. 6 (1837)

  • Lebhaft 1’38
  • Innig 1’50
  • Mit Humor 1’33
  • Ungeduldig 0’45
  • Einfach 2’14
  • Sehr rasch 1’31
  • Nicht schnell 3’35
  • Frisch 1’01
  • Lebhaft 1’21
  • Balladenmäßig. Sehr rasch 1’28
  • Einfach 1’47
  • Mit Humor 0’41
  • Wild und lustig 1’50
  • Zart und singend 3’09
  • Frisch 2’06
  • Mit gutemHumor 0’56
  • Wie aus der Ferne 4’05
  • Nicht schnell 2’11

« UN PIANISTE CONTEUR » - Le Figaro Magazine

L’homme est discret et raffiné. Est-ce la raison pour laquelle ce pianiste hors pair a eu tant de mal à s’imposer en France, où priment l’apparence et l’attitude ? L’Hexagone boudait Philippe Bianconi quand les États-Unis l’acclamaient. Mais l’heure de la reconnaissance est enfin venu.
Cette semaine, il joue à Bagatelle et figurera parmi les têtes d’affiche du festival Piano aux Jacobins à Toulouse. Surtout, le concertiste sort un disque consacré à Schumann qui fera date. Car ce niçois aime autant être conteur qu’interprète : à travers sa musique, Philippe Bianconi raconte toute la psychologie du compositeur allemand qui sombra dans la folie. Le disque se veut « la projection de son mental entre des périodes de grande excitation et d’autres d’immense lassitude ». On y passe de Florentin et d’Eusebius, personnages « aux humeurs violemment contrastées », à une succession de pièces très courtes. D’où le titre de l’album : Doubles et masques.
Au contraire de nombre de ses compères, Philippe Bianconi n’est pas passé par le Conservatoire de Paris, « avec toutes les relations que cela procure ». Il s’est bâti seul, remportant concours sur concours, d’abord en Europe, puis à Cleveland.
A 56 ans, il se souvient attendri de cette période « déterminante pour mes débuts en Amérique » et continue de défendre le concert avec une constance sans faille. Cela lui a permis d’exister, de s’imposer, « même par des œuvres déjà tellement visitées ». Et de préciser : « Ce que le génie humain a produit, cela élève avec ou sans compréhension profonde ». Entendez : même les néophytes peuvent en profiter. Pour le prouver, il raconte volontiers l’émotion et l’engouement des enfants lorsqu’ils entendent pour la première fois la musique de Chopin.
Bon pédagogue, il reconnaît qu’un concert de « grande musique » peut faire peur. « Lors d’une exposition, on choisit de consacrer du temps à une œuvre ou de passer à l’autre, et on peut s’échapper à tout moment. Au concert, assis sur son siège, le temps est le même pour tous les spectateurs ». Mais le conteur insiste, le jeu en vaut la chandelle : « Allez, venez et laissez-vous aller »

« PARI PLEINEMENT RÉUSSI » - Qobuz

Il est assez singulier qu’au début de sa carrière de compositeur, Schumann ait écrit plusieurs grands cycles rassemblant des pièces généralement assez courtes, des sortes de vignettes durant parfois vingt secondes, parfois deux minutes, rarement plus. Ce sont les Papillons de 1831, le Carnaval de 1835 et les Davidsbündlertänze de 1837. Ces ouvrages ont souvent pour argument des œuvres littéraires, des caractères humains (en particulier ceux de Schumann lui-même, partagé entre Florestan et Eusebius), des humeurs violemment contrastées – celles de Schumann encore, ou des personnages réels et imaginaires desquels il s’entoure, comme Chopin, Paganini, Clara Wieck, la craquante domestique du vieux Wieck, Pantalon et Colombine, des jeux de lettres et de mots…Bref, tout un monde intérieur et difficile à décrypter pour qui ne connaît pas bien la vie de Schumann. Mais est-il nécessaire d’avoir toutes ces clefs pour goûter cette musique ?
Philippe Bianconi nous prouve que non ; le pianiste, Premier Prix du Concours de Cleveland, lauréat du Van Cliburn, s’attaque de nouveau à ces œuvres de la première maturité de Schumann (il en a déjà enregistré certaines), difficiles d’accès car d’apparence presque simple alors qu’il n’en est rien. Pari pleinement réussi.

« L'ART DU TRAVESTISSEMENT » - Le Monde

Opportunément sous-titré « Doubles et masques », cet album aux multiples séductions est un modèle de mise en scène. Le livret accueille une série de portraits du pianiste Philippe Bianconi renouvelant la donne vestimentaire en blanc (chemise) et noir (costume, cravate, etc.).
Les œuvres, ensembles de miniatures, transcendent le principe du travestissement musical cher à Schumann. Quant au jeu de Philippe Bianconi, il procède d’une science de l’éclairage et de la figuration qui magnifie chaque scène ciselée par le compositeur. Par exemple, sous l’égide des Papillons, où chacun semble avoir un rôle bien précis. Le premier invite au parcours paisible alors que le deuxième traverse le ciel par surprise et que le troisième s’impose en chef d’escadrille (si cela existe chez les lépidoptères).
Tous semblent guidés par un poète – enfant rieur ou adulte rêveur. Il en va de même des acteurs exaltés qui animent le Carnaval intimiste et les spectaculaires Davidsbündlertänze.

« LE PIANO POÈTE » - Le Nouvel Obs

Philippe Bianconi donne à entendre un “Carnaval” et des “Davidsbündlertänze” enthousiasmants.
Ce n’est pas tant leur mystère constamment renouvelé qu’il transmet; c’est surtout ce qui le crée: par une clarté et une précision presque maladives, une économie de pédale qui frise la lésine, il montre les racines du mystère: on ne le démontre pas mieux, mais on perçoit comment, et de quoi, il est fait. Ainsi déshabillé, Schumann devient fascinant : comme tout grand poète, il fuit la lumière à mesure qu’on le dévoile.

« LE SENS DU NON-DIT » - Musikzen

Avec Schumann l’insondable, Philippe Bianconi creuse son sillon singulier.
Sage apparence, imaginaire fantasque : c’est ainsi qu’apparaît Philippe Bianconi dans le reportage photographique savamment décalé illustrant ce nouveau CD. Une bonne introduction à ce programme Schumann, où le kaléidoscope des Papillons annonce celui, plus mûr, du Carnaval, lequel trouve dans les Davidsbündlertänze un écho méditatif, triple jeu de miroirs brisés renvoyant à l’infini des éclats imprévisibles. Une sorte d’accomplissement aussi que ce triptyque, où l’on retrouve les qualités schubertiennes, chopiniennes et debussystes de l’artiste, mises au service de ce cette musique pure à l’inspiration littéraire (Schumann mettait à égalité le mot et la note). Toucher ferme, jeu au fond du clavier, refus du premier degré : d’Yves Nat à Jean-Efflam Bavouzet, Schumann a son école française d’interprétation et Philippe Bianconi en fait partie à sa manière, sans effet de manche, avec un sens du non-dit qui le place à part. Ce n’est probablement pas par hasard qu’à la différence de nombre de ses confrères, il omet, dans le Carnaval, les Sphinxes, trois groupes de notes donnant la clé – sentimentale – de l’œuvre.

« IMPRESSIONNANT ! » - Pianiste

Pour son troisième album chez La Dolce Volta, Philippe Bianconi a choisi Schumann. Le Schumann le plus exigeant, peut-être. Non que le reste du répertoire lui soit inférieur. Mais parce que ces pièces écoutées à la suite (51 au total), et qui appartiennent à trois entités cohérentes, doivent se distinguer dans une immensité sensible, entre pudeur et véhémence. La perte de tension, l’absence de caractère et, à l’inverse, les contrastes brutaux peuvent, en revanche, tout détruire dans l’instant. C’est toute la difficulté de maîtriser la puissance du piano moderne dont Schumann n’aurait pu imaginer l’existence.
Philippe Bianconi relève le défi, modifiant l’épaisseur de son toucher, jouant sur la profondeur des plans sonores, pour quelle valses des Papillons tissent des portraits littéraires “justes” comme l’écho du roman Flegeljahr de Jean Paul. Ce romantisme qui s’évade de Chopin est vécu avec une belle détermination, autant d’humour que d’éloquence brûlante.
Les Davidsbündlertänze, eux, paraissent d’une clarté et d’une élégance rares. tant de lectures orgueilleuses se précipitent à l’aube de l’expressionnisme, cassant la souplesse de l’instabilité schumanienne. La densité du jeu énergique, mais jamais brouillon, demeure d’une étonnante lisibilité. Il respire alors que chaque harmonique est parfaitement contrôlé, les micros restituant presque la densité des feutres important les cordes.
Le Carnaval surgit,grandiose et sans dureté. La mosaïque d’acteurs, de souvenirs, de sentiments et d’espoirs se met en place. Philippe Bianconi devient un acteur : il ne se substitue pas au compositeur. Il ne fait que traduire des visions fugitives avec une certitude technique qui impressionne tout autant que la variété rayonnante de ses nuances et des couleurs.

« SCHUMANN, C'EST SON MONDE » - Artamag'

A quoi tient le génie de Schumann ? A l’équilibre, répond Philippe Bianconi contre toute une noria de pianistes, et malgré une certaine tradition qui voit dans le piano de Schumann l’instrument de sa folie. C’est assez culotté, parfaitement assumé, et ce nouvel opus de son long parcours chez l’auteur des Kreisleriana qui ajoute à sa discographie Papillons et Carnaval met les points sur les i.

Oui, ce classicisme du jeu, cette maîtrise de l’expression qui n’exclut ni l’émotion ni les éclats, cette simplicité de la conception comprennent tout de la syntaxe schumannienne, en respectent la lettre, n’y ajoutent rien car le texte si suggestif se suffit à lui-même. Qu’on ne croit pas cependant retrouver ici cette neutralité qu’un Karl Engel restitua pour mieux faire entendre le génie intrinsèque du musicien – il luttait alors à contre courant de ce Schumann des virtuoses, excentrique et visionnaire, qui cofondait romantisme et exhibitionnisme.

Car ce piano montre une puissance d’imagination, une intensité de jeu, un clavier si incarné qu’en effet toute la démesure de Schumanny entre pour mieux s’y ordonner. C’est entendu, pour Bianconi, Schumann est un romantique classique qui connait son Bach par cœur : les polyphonies chantent ici, somptueuses, amples, discours complexe qui se fait entendre par des doigtés savants et diablement efficaces : on entend dans Carnaval des frottements harmoniques rarement perçus, sans pourtant que rien ne paraisse souligner. Et dans ce petit carnaval que devient Papillons, placé comme en préambule de l’album, la magie des timbres crée des effets spatiaux étonnants, comme lorsqu’à l’ultime pièce la sonnerie de cor s’éloigne dans les brouillards du Rhin alors que résonne une cloche.

Carnaval n’est plus cette galerie de portraits, mais une vaste ballade dans la psyché schumanienne, où les épisodes se répondent pour former une guirlande sonore. La puissance du jeu, l’intégrité de la sonorité d’ensemble sont les signes d’un art parvenu à sa maturité.

Et les Davidsbündlertänze? C’est l’œuvre porte-bonheur de Philippe Bianconi, celle avec laquelle il remporta en 1985 la Silver Medal du Concours Van Cliburn (VAI avait édité la performance en microsillon jadis), qu’il grava ensuite pour Lyrinx. Sa nouvelle mouture confirme la compréhension parfaite qu’il a de ce cahier aventureux, avec une attention plus acérée aux échos qu’il recueille. Ainsi, à mi parcours, lorsque surgit une réminiscence des Papillons, elle s’entend, portée par l’étrange modulation harmonique qui la provoque. Cette science sans pose montre bien à quel degré d’intimité Philippe Bianconi est parvenu ici : Schumann, c’est son monde.

« PLACE À L'INTROSPECTION » - Mag-Musique

Cette version n’est pas seulement techniquement insurpassable et musicalement parfaite, elle est également intelligente et réfléchie.
Les trois œuvres ont d’abord pour thème commun le bal masqué et la danse, par lesquels Schumann tente d’exprimer les aspects contradictoires de sa personnalité, la dissimulation des sentiments par le jeu et le masque, la passion de l’amour romantique, le rêve et la réalité. Mais Bianconi a bien vu que, de l’une à l’autre, Schumann va toujours « plus profondément dans l’introspection, plus loin dans la liberté compositionnelle ». Les Davidsbündlertänze recèlent des choses extraordinaires dans l’ordre du bonheur et de l’angoisse, dit-il à juste titre, « d’une invention, d’une originalité absolument folles », où tout est essentiel.
C’est ce cheminement intérieur que Philippe Bianconi fait magnifiquement entendre, où chaque note prend à la fois une charge émotive inouïe et garde un secret sans cesse à découvrir.

« DOUBLES ET MASQUES » - Cadences

Après un CD Debussy marqué au sceau de la subtilité et de l’élégance, Philippe Bianconi propose de l’univers bipolaire de Schumann une vision très intérieure d’un romantisme quintessencié.
On admirera sa capacité à se lover dans les humeurs les plus contrastées où transparaît l’envers du miroir derrière les doubles et les masques. La plénitude chorégraphique du Carnaval, la dimension symphonique du combat des Compagnons de David contre les Philistins, la poésie à fleur de peau des Papillons sont transcendées.

« UN TRAVAIL D'ORFÈVRE » - Diapason

Le jeu précis, très contrôlé, presque sec par moments, met à nu cet Opus 6 dans lequel Schumann se dévoilait grandement. Ni excentricité ni emphase, mais une oreille attentive aux confidences d’un Schumann intimiste. On rêve un peu plus qu’on ne danse, avec ce piano méticuleux et sensible aux moindres inflexions du discours.
Cette même intensité dans la sobriété porte le Carnaval op. 9. Philippe Bianconi en souligne tout particulièrement la richesse polyphonique, offrant du recueil une version d’une élégance aristocratique, débarrassée de toute idiosyncrasie. Sans avoir besoin d’appuyer ses effets, il crée la variété de climats qu’appelle la vaste galerie de portraits brossés par le compositeur. Cette forme de pondération, non dénuée de panache et d’émotion, confère en outre une belle homogénéité à tout le cycle.
Les Papillons op. 2 visent à l’essentiel : l’antagonisme entre Walt le rêveur et Volt l’ardent – les deux frères du texte de Richter dont Schumann s’inspire – est pleinement révélé par ce jeu d’une grande objectivité. Ce qui n’empêche pas un travail d’orfèvre sur les sonorités, par exemple dans les délicieuses irisations d’appoggiatures qui pimentent la Polonaise de l’avant-dernière pièce.

« LA POÉSIE DE SCHUMANN » - Crescendo

Rares sont les enregistrements du label La Dolce Volta (Harmonia Mundi) à ne pas obtenir nos suffrages. A nouveau, la présente parution consacrée à trois œuvres majeures de Schumann par le pianiste Philippe Bianconi est à placer sans conteste dans toutes les discothèques. Le plus de ce label réside dans la confection d’un livret allant au-delà de la simple présentation des œuvres, qui se veut davantage comme une rencontre avec l’artiste, permettant ainsi de rentrer dans sa réflexion et de mieux appréhender d’éventuels choix interprétatifs. La relation entre l’œuvre de Schumann et Philippe Bianconi date de ses années d’études au Conservatoire de Nice. C’est par l’intermédiaire de son professeur et le Carnaval que le pianiste plonge dans le monde poétique de Schumann. Peu réceptif à ce répertoire, préférant entre autres l’énergie des Ballades de Chopin, la première approche de ce Carnaval restera mitigée quelques années. Comme pour beaucoup de pianistes, le virus de l’unique Concerto pour piano de Schumann, que Bianconi joue avec l’Orchestre de Nice après l’obtention de son Premier Prix, provoque chez lui une révélation qui le poussera à aborder le reste du répertoire schumannien (piano et voix).
D’un point de vue interprétatif, si cet enregistrement semble être le fruit d’une « nécessité intérieure », il est aussi le résultat d’une longue réflexion. A ses débuts, Bianconi avoue bien volontiers avoir exécuté ce répertoire de manière instinctive avant de toucher au plus profond de ce squelette par le biais d’ouvrages littéraires, musicologiques et la correspondance. Cette approche historiquement informée, Philippe Bianconi la transpose avec intelligence dans sa manière de concevoir le matériau. Tant dans la variété des climats, parfois déroutants dans certains enchaînements, que dans la coloration et les sonorités, le pianiste offre un Schumann des plus juste et bouleversant. S’agissant de pièces relativement courtes, le premier défi est de parvenir à les réunir et à ne faire qu’un, pari réussi haut la main. Un jeu vivant, lyrique sans en faire trop, empli d’humilité, qui à plusieurs reprises s’oriente vers la fraîcheur et même la naïveté. Cette maturité se conjugue naturellement à la délicatesse du toucher et à la finesse du matériau pour un piano élégant et un jeu de pédales dosé. A travers le clavier, Bianconi communique un jeu sensible, phrasé, dont les articulations ne font jamais défaut. Un Schumann de première classe.

« À OFFRIR » - Cadences

Ce disque constitue un véritable manifeste en faveur de la miniature au piano, veine dans laquelle Schumann est passé maître. Pour lui rendre justice, il faut un art infini de la couleur, le sens subtil de l’élise mais aussi un sens du discours sans faille pour éviter l’éparpillement.
Philippe Bianconi démontre admirablement toutes ces qualités.

« ON AIME PASSIONNÉMENT ! » - Télérama

Avec un jeu tout en nuances, Philippe Bianconi explore la psyché du compositeur allemand et dévoile les liens unissant ces trois cycles pour piano.
« N’as-tu pas reçu les Davidstänze ? Je te les ai envoyées il y a huit jours […]. Elles te sont dédiées, à toi tout particulièrement. C’est une fête à la veille des noces — imagine le commencement et la fin de l’histoire. Si jamais j’ai été heureux à mon piano, c’est bien les jours où je les ai composées. » (1) C’est un Robert Schumann âgé de 28 ans qui s’adresse ainsi, en février 1838, à son interprète d’élection, la pianiste Clara Wieck, qu’il désespère de pouvoir un jour épouser. Mais Clara, 18 ans, préfère le cycle précédent, Carnaval, « quelques morceaux très vivants, comme des images transposées en musique ». Le pianiste niçois Philippe Bianconi, 56 ans, ne choisit pas. Autour de Carnaval et des Davidsbündlertänze (« Danses des Compagnons de David »), il construit un programme très cohérent, introduit par les Papillons, et unifié autant par le thème des « Doubles et masques » — autre intitulé du disque — que par l’atmosphère festive et dansante de ces cycles de pièces brèves.

Il faut les écouter en continu pour déceler les liens musicaux, sous forme de reprises et de citations, qu’y tresse Schumann. D’autres échos sont plus cryptés. Ne cherchez pas de lépidoptères dans Papillons, Schumann y raconte un bal masqué tiré d’un roman de son écrivain fétiche, Jean Paul (Richter). Y évoluent des jumeaux aux caractères antagoniques, amoureux d’une même femme. Dans Carnaval (Scènes mignonnes sur quatre notes), qui mélange personnages fictifs et réels (Clara apparaît sous le masque de Chiarina), Schumann glisse un autoportrait en deux facettes, à travers le lunaire Eusebius et le solaire Florestan. Ces doubles rêvés appartiennent aux Compagnons de David, une confrérie imaginée en réaction au conservatisme ambiant. Exaltée dès la fin du Carnaval (Marche des Compagnons de David contre les Philistins), elle inspirera les Davidsbündlertänze, dont Schumann, farceur, attribue la paternité et les états d’âme tourbillonnants à… Eusebius et Florestan. Philippe Bianconi joue ce dernier cycle avec une joie sereine, et fait admirer, tout au long de ce voyage au coeur de la psyché schumannienne, un toucher précis et délicat, un jeu rigoureux et raffiné, et un grand sens des nuances, magnifiées par la qualité de la prise de son.

« UN SCHUMANN D’UNE RÉSOLUE CLARTÉ » - Resmusical

Le pianiste Philippe Bianconi revient à son cher Schumann pour un programme regroupant idéalement trois cycles essentiels. Des interprétations pianistiquement très abouties mais laissant parfois peu de place à l’ambivalence psychologique ou aux effets de clair-obscur de certaines plages.

Ce disque intelligemment construit offre un portrait par petites touches (51 plages pour 78 minutes) de la psychologie et des ressorts de la création du jeune Schumann. À vrai dire ce sont presque trois carnavals par le travestissement constant de la personnalité du compositeur sous divers cryptages littéraires ou musicaux.

« EXCEPTIONNEL ! » - Concertonet.com

Après les réussites de ses albums Chopin et surtout Debussy chez le même éditeur, Philippe Bianconi (né en 1960) livre un Schumann de bonne tenue. Les Papillons(1831) n’ont certes pas la grâce et l’évidence des meilleures versions – la faute à un toucher parfois trop violent et à un discours qui manque de surprises. Mais ils virevoltent avec beaucoup d’intelligence et de charme.
Carnaval (1835) pâtit également d’un toucher puissant et électrisant – trop affirmatif par moments (pour «Pierrot», pour la «Marche contre les Philistins» ou même pour «Florestan» – anti-modèle absolu d’un «Eusebius» éclairé avec douceur et lenteur). L’ensemble reste revigorant (la vivacité de «Papillons», l’emportement des «Lettres dansantes», le pas de valse de «Paganini») et parvient à faire chanter «Chiarina» presque autant que «Chopin» (personne n’oublie que Philippe Bianconi a accompagné le baryton Hermann Prey dans nombre de lieder). L’enchaînement logique avec les Danses des compagnons de David (1837) vient apporter la preuve de la cohérence stylistique de ce Schumann terrien, vif, solidement charpenté – mais qu’on voudrait souvent voir prendre de la hauteur.

Depuis son succès au Concours Van Cliburn dans les années quatre-vingt, Philippe Bianconi mène une carrière internationale et poursuit son itinéraire musical, creusant patiemment son sillon loin de tout tapage médiatique.

Il a été salué pour son jeu « allant toujours au cœur de la musique et emplissant l’espace de vie et de poésie » (Washington Post) ; « son lyrisme et sa hauteur de vue….un jeu puissant, qui fait chanter le piano jusque dans la force et la virtuosité…une sonorité haute en couleur » (Le Figaro); « une musicalité et une maîtrise technique extraordinaires qui confèrent à la musique une fraîcheur, une immédiateté et une force de conviction rarement rencontrées » – (The Times – London)

Formé au Conservatoire de Nice, sa ville natale, par Simone Delbert-Février, Philippe Bianconi est le seul pianiste français d’envergure à s’être lancé dans les concours internationaux sans être passé par le Conservatoire de Paris. Ses prix au Concours International des Jeunesses Musicales à Belgrade, au Concours International Robert Casadesus à Cleveland et surtout au Concours Van Cliburn lui ouvrent les portes d’une brillante carrière américaine. Il se produit au Carnegie Hall de New York en 1987, puis joue avec de grands orchestres d’Amérique du Nord : Cleveland, Chicago, Los Angeles, Pittsburgh, Montréal. Sa carrière prend alors un essor international, et de Berlin à Sydney, de Pékin à Londres, de Paris à San Francisco on loue la poésie de son jeu et la beauté de sa sonorité.

Passionné de musique de chambre, il joue avec des partenaires prestigieux. Amoureux de la voix, il a gravé les trois grands cycles de Lieder de Schubert, La Belle Meunière, Le Voyage d’Hiver, Le Chant du Cygne avec le baryton Hermann Prey.

La publication de son disque des Préludes de Debussy chez La Dolce Volta a constitué l’un des événements discographiques de l’année 2012 avec une pluie de récompenses internationales et une nomination aux Victoires de la Musique dans la catégorie « Enregistrement de l’année ».

Philippe Bianconi assure depuis 2014 la direction musicale du Conservatoire Américain de Fontainebleau (institution française ayant pour mission de mieux faire connaître la culture française à des étudiants étrangers dans les domaines réunis de la musique et de l’architecture) et succède à Philippe Entremont et Nadia Boulanger qui forma l’élite des compositeurs américains tels Aaron Copland, Elliot Carter, Virgil Thomson, Astor Piazzolla, Philip Glass ou Quincy Jones.

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