Troisième disque d’Aldo Ciccolini chez La Dolce Volta, celui-ci – le premier sans oeuvre de Mozart – enregistré en mai 2013.
La Dolce Volta propose un produit “total”. Qualité de la présentation, dans la mouvance des “beaux éditeurs” (Alpha, Alia Vox); choix raffiné des projets musicaux; approche déterminée du réglage du piano et sa captation.
C’est le cas ici, avec un parti pris sonore qui privilégie un son proche mais pas trop envahissant, le piano étant un Yamaha CFX. L’instrument est donc précis mais jamais agressif. Ces considérations sur le son n’ont rien d’anecdotique puisque l’écoute par Ciccolini de son instrument dans ce cadre sonore particulier fait partie intégrante de son l’interprétation.
Musicalement, on retrouve la sereine magie des enregistrements précédents de Ciccolini octogénaire sur cette étiquette. Son parcours de valses n’est pas réduit à Chopin et regroupe surtout maints compositeurs français : Pierné, Satie, Tailleferre, Massenet, Séverac, Debussy, Fauré…
Il émane du CD un parfum automnal dès le Feuillet d’album de Chabrier, oeuvre à laquelle Ciccolini donne des teintes sépia que l’on ne trouve pas dans l’enregistrement récent plus lumineux d’Alexandre Tharaud dans son programme de bis. L’art de la miniature est parfaitement agencé et maitrisé par le pianiste, qui sculpte ces œuvres brèves avec une vraie tendresse et un art consommé de la mise en plage.
Tout cela est sobre, chaleureux et réconfortant.