LDV98-9

9 FRANÇOIS-FRÉDÉRIC GUY Il faut « entrer » dans le toucher de l’instrument. L’attaque est immédiate, faisant jaillir un son unique et typé, rappelant parfois celui des premiers Bösendorfer. Les touches du clavier remontent tellement vite que le jeu se produit sans effort musculaire, dans les tempi les plus rapides. Dans le Finale de la Sonate en Si mineur , par exemple, on peut jouer Presto comme indiqué et les sextolets si délicats se déroulent (presque) sans difficulté. Certes, il n’y a pas beaucoup de réserve de puissance dans l’aigu et il ne faut donc pas forcer. Les graves sont magnifiquement définis, d’une richesse et d’une profondeur extraordinaires. Enfin la fameuse pédale indiquée par Chopin notamment dans ses nocturnes – elle permet à la basse de respirer avant la mesure suivante tout en maintenant un legato impeccable à la ligne de chant –, trouve son expression idéale sur le Pleyel. L’exemple caractéristique en est la première partie du grand Nocturne en Do mineur opus 48 n°1 . J’ai donc trouvé un piano qui restitue la clarté et la fluidité de la musique de Chopin. Sur nos instruments actuels, ces qualités si précieuses se métamorphosent bien souvent en une certaine superficialité. Aussi remarquables soient-ils, ils produisent des aigus parfois trop clinquants, des basses pas assez définies dans les tempi véloces et un volume sonore déséquilibré.

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