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8 CHAUSSON ∙ RAVEL ∙ ENESCU Le Caprice roumain est une partition singulière dans l’œuvre d’Enescu : il y travaille longtemps, mais ne l’achève jamais. C’est le compositeur Cornel Țăranu qui dans les années 1990 complète cette partition découverte dans les archives du Musée Enescu de Bucarest. Pourquoi avoir choisi justement cette œuvre ? C’est une musique splendide. La première fois que je l’ai jouée, j’ai immédiatement eu envie de l’enregistrer. Bien qu’achevée par Cornel Țăranu qui a fait un travail remarquable, il y a toute l’inspiration et l’âme d’Enescu dans cette œuvre. Țăranu a consacré une large part de son travail à l’exhumation d’œuvres d’Enescu qu’il a achevées (l’oratorio Strigoii , la Cinquième Symphonie ). Enescu tenait à cette partition, puisqu’il y avait travaillé entre 1925 et 1949. Les esquisses ne manquaient donc pas et un mouvement avait même trois versions différentes! Il existait 20 pages parfaitement orchestrées à l’encre. Țăranu a réussi à orchestrer les deuxième et troisième mouvements sans trop de difficulté car la musique était déjà écrite. Le problème majeur est venu du quatrième mouvement qui était incomplet. Le violoniste Sherban Lupu, créateur de l’œuvre, décrit admirablement l’importance de ce travail à quatre mains : « Le Caprice roumain est essentiellement une apothéose et un portrait du violoniste roumain, une célébration de son art et de son âme ; c’est un document inestimable d’une grande complexité et d’une grande virtuosité technique qui célèbre également la richesse d’expressions et de significations si caractéristique du violoniste roumain du XIX e siècle. »

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