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10 De quelle « douleur » parlez-vous ? Schubert a été, en quelque sorte, victime de Vienne, d’une ville qui tout au long de son histoire, a su tirer profit des génies qui l’ont fréquentée. Schubert, hormis ses très proches amis – Franz von Schober et Johann Michael Vogl qui lui offrirent quelques opportunités de côtoyer des gens lettrés et des dilettantes – a vécu dans la souffrance : souffrance familiale, affective et professionnelle. Je suis intimement convaincu que sa musique transmet des messages subliminaux qui sont les confessions de sa propre existence. Les obsessions rythmiques, les ambiguïtés harmoniques, le jeu des modulations, l’importance cruciale des silences, mais aussi la surabondance d’unissons… Tout cela plonge l’interprète dans une prodigieuse et terrifiante solitude. Cette musique, ce sont des lames de rasoir sur le cœur. J’éprouve à chaque fois un sentiment d’anéantissement. SCHUBERT ∙ SONATES POUR PIANO D.840 & D.960

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