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Les différences entre sa première version des Barcarolles et celle-ci sont notables. Le pianiste apporte une fraîcheur nouvelle aux pages vives et légères, abordées la plupart du temps un peu plus rapidement qu’auparavant, tandis que des textures plus riches procurent une ampleur sonore remarquable à plusieurs pièces. La Barcarolle n o 3 est ainsi envisagée avec une suavité inédite, tandis que le flux lancinant de la n o 7 s’en trouve magnifié. Au profil quelque peu émacié de la première version se substitue plus de chair, la beauté des timbres conférant toute sa magie au début de la Barcarolle n o 5. Après votre victoire au Concours international Georges Cziffra en 1970, vous êtes repéré par Peter de Jongh, directeur artistique de La Voix de son maître, qui vous propose d’enregistrer votre tout premier disque. Pourquoi avoir alors jeté votre dévolu sur les Barcarolles de Fauré ? Jean-Philippe Collard — On m’avait simplement dit de choisir un répertoire original, de ne pas faire une énième version de sonates de Beethoven. Pour décider du programme, nous avons feuilleté le Catalogue général des disques de Diapason . Nous sommes tombés sur la lettre F, comme Fauré, alors assez peu représenté. Eric Heidsieck ayant déjà enregistré les Nocturnes pour le même éditeur, les Barcarolles se sont imposées naturellement, d’autant qu’elles correspondaient alors au minutage d’un disque longue durée. 7 JEAN-PHILIPPE COLLARD

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