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CÉDRIC PESCIA,PHILIPPE CASSARD, pianos 9 Comment rendre justice aux couleurs de l’orchestre lorsqu’on ne dispose que d’un instrument à cordes frappées ? Cédric Pescia : C’est certain qu’il y a ce souhait, cette tentative de reproduire au piano les couleurs du hautbois, le moelleux et le vibrato des cordes, le piccolo, la grosse caisse. Un autre défi est de restituer les passages vocaux : les solistes, le chœur. Il est particulièrement difficile de donner l’illusion d‘un texte au piano. Comment reproduire sur un clavier ce coup de théâtre qu’est la première intervention du baryton, avec cettemanière si spectaculaire de haranguer le public et l’orchestre ? Quels artifices peut-on utiliser quand il s’agit de retrouver le côté légèrement grandiloquent du quatuor de solistes qui chante sans le chœur vers la fin du quatrième mouvement ? Pour ma part, j’essaye systématiquement de me dire intérieurement le texte en allemand. Cela me permet dans une certaine mesure d’en retrouver les inflexions et les articulations au piano. D‘ailleurs, même quand je ne joue pas spécifiquement une transcription, c’est souvent un réflexe pour moi d’imaginer d’autres instruments, voire d‘ajouter du texte à un thème dont j‘ai a priori du mal à saisir les inflexions.
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