LDV82

CÉDRIC PESCIA,PHILIPPE CASSARD, pianos 7 En quoi tient principalement la difficulté de l’œuvre ? Philippe Cassard : Elle est déjà purement technique : parvenir à jouer propre sur une très longue durée ! Tout est difficile dans cette partition, le finale est un parcours du combattant, épuisant, il n’y a pas un instant de répit, et même l’ Adagio requiert une concentration et une écoute mutuelle optimales. Mais au-delà de la réalisation instrumentale, une grosse partie du travail consiste à équilibrer les deux pianos en évitant la surpuissance et à profiter de l’espace pour créer l’illusion de la profondeur et de la stéréophonie, comme avec l’orchestre. Il faut trouver des couleurs, des tenues de pédales, des sonorités, des dosages qui célèbrent cette partition. Cédric Pescia : Au niveau individuel, c’est absolument redoutable, aussi bien la virtuosité des passages rapides (avec tout ce que la partition comporte d’octaves, de tierces, de sauts, de notes répétées) que le lyrisme des passages plus lents. C‘est une gageure de faire chanter les longues phrases du troisième mouvement Adagio molto e cantabile : ce mouvement est d‘une telle pureté, il faut arriver à mettre de côté toute recherche d’effets et se « contenter » de laisser parler la musique. Nous avons remarqué avec Philippe qu’il y avait remarquablement peu d’indications de dynamiques dans cette œuvre ; cela ne constitue certainement pas pour les interprètes un encouragement à ajouter des dynamiques de leur cru, c‘est bien plutôt une incitation à penser avant tout à la grande ligne, à ne pas se perdre dans les détails.

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