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TRIO METRAL 11 Quelles difficultés avez-vous rencontrées dans le Trio de Weinberg ? Justine — Enregistrer ce trio relevait pour plusieurs raisons du défi. La première est d’ordre physique. Cette musique demande à l’instrumentiste de jouer intensément ( fff ) parfois pendant longtemps et requiert une forme quasi athlétique. Les parties sont, heureusement, plutôt équilibrées : très solistique, aucun instrument n’est relégué au rang d’accompagnateur. Mais il y a également une difficulté d’ordre empathique car il est nécessaire de faire vivre la douleur contenue dans cette musique. Joseph — Le violon a une partie extrêmement difficile, notamment dans le quatrième mouvement qui me donne des sueurs froides : un passage fortissimo tout en octaves. C’est d’une virtuosité vertigineuse ! Il donne l’impression de ne jamais démordre de son idée directrice, même si le résultat peut être à la limite de l’exécutable. Le Final en est l’illustration parfaite : majoritairement des passages dans la nuance forte , durant lesquels doivent être enchaînées les prouesses techniques avec force, tension et violence. Justine — En somme, ce n’est jamais assez. Que ce soit dans la souffrance, le bonheur, le sarcasme ou dans la violence, il est impératif de se surpasser pour livrer une interprétation convaincante de cette musique. Si le moindre doute subsiste, c’est que l’interprétation est perfectible, qu’il faut donner davantage. Il faut jouer sans filtre pour être au plus près des émotions.

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