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12 CHOSTAKOVITCH • WEINBERG Comment décririez-vous votre approche interprétative ? Joseph — La musique de Weinberg est très complexe. Rien ne va de soi, il y a un fil conducteur à trouver, des couleurs à chercher. On peut facilement imaginer trois personnages qui vivent simultanément une seule et même histoire très forte, au cours de laquelle ils doivent parfois lutter entre eux. Et cela, sans concession, sans rien céder à l’autre. Victor — Par exemple l’Aria du premier mouvement fait entendre une mélodie au violon, mezzo forte et très chantée. Au piano, je dessine des pas dans la neige, pianissimo et très legato. Même si les timbres et les nuances n’ont rien à voir entre violon et piano, il me suffit de modifier presque imperceptiblement mon jeu pour faire entendre un tout autre paysage sonore. D’où l’importance de choisir attentivement les couleurs avec lesquelles nous composons notre palette de timbres.

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