LDV76

PHILIPPE CASSARD, ANNE GASTINEL, DAVID GRIMAL 13 Anne Gastinel : Je sens que tout se connecte plus facilement, de manière plus fluide. Si l’envie d’échanger, de proposer, d’essayer est toujours aussi forte, il y a de plus en plus de points sur lesquels nous n’avons plus besoin de discuter tant ils nous paraissent naturels. Il est vrai que l’on commence à bien se connaître. Mais tout n’est pas prévisible pour autant : c’est l’envie d’essayer qui est commune. Aussi, ce que je trouve extrêmement plaisant, c’est qu’entre nous la parole est toujours libre. On n’a jamais peur d’être mangé par l’autre parce que l’autre aurait une idée plus forte. Il n’y a pas d’orgueil entre nous, il n’y a pas de quant-à-soi ou de narcissisme. C’est peut-être aussi la raison pour laquelle personne ne reste figé sur ses idées préconçues. Et pourtant, on n’a pas du tout l’impression de faire des concessions par rapport à nos esthétiques personnelles, à nos jeux, ni les uns ni les autres n’avons l’impression de faire des « sacrifices ».

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