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ADRIEN LA MARCA 9 Revenons au héros : l’enregistrement de ces trois pièces est aussi intrinsèquement et intimement lié à votre résidence pendant une saison au sein de l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège. Avez-vous eu des surprises musicales ou humaines au moment de l’enregistrement ? Les pièces ont elles évolué au cours de l’enregistrement ? En effet, bénéficier d’une saison pour aborder divers répertoires avec orchestre et graver un disque est particulièrement luxueux ! Ce fut une expérience humaine incomparable. L’enregistrement fut un défi intense relevé en six jours avec une organisation millimétrée. Prokofiev a clairement beaucoup évolué. Je partais d‘une partition écrite pour alto et piano, avec beaucoupde changements de tempi. Par exemple, la scène dubalcon se découpe en plusieurs séquences : la découverte du décor, l’arrivée de Juliette, celle de Roméo, puis leur dialogue, l’arrivée d’un tiers, la fuite… Bref, il faut passer en permanence d’un plan à un autre, d’une séquence à une autre. Sur une seule pièce de la suite, cinq tempi différents se présentent. Et tout cela doit s’enchaîner avec fluidité, comme un beau mouvement de caméra. La version avec piano était presque fixée dansmonADN. Il était délicat de retrouver cela avec l’orchestre qui possède une palette de nuances beaucoup plus large. Les mains d’un pianiste prennent moins de temps à bouger que le souffle d’un trompettiste. Il s’agit d’une version commune avec l’orchestre. Roméo et Juliette est devenu notre aventure collective.

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