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ADRIEN LA MARCA 11 Les altistes ont-ils une capacité d’écoute particulière ? Nous avons l’habitude d’être les parties qui nourrissent celles plus exposées. Par la nature de notre instrument, nous jouons beaucoup de musique de chambre. Les chants sont en proportion moins présents que l’épaisseur de l’harmonie, les contrechants, n’ayant pas ou peu la voix principale… Du coup, il me semble que l’altiste est extrêmement conscient de la partie jouée par les autres. C’est sans doute une vraie valeur ajoutée dans l’interprétation d’un concerto… L’altiste détient le rôle principal, tout en valorisant et en vivant presque en simultané tout ce qui se passe derrière. J’aime beaucoup d’ailleurs me tourner vers l’orchestre, et dialoguer directement avec tel ou tel pupitre ou soliste. Je crois profondément que jouer un concerto, c’est jouer de la musique de chambre, mais à plus grande échelle. Et cela a été particulièrement facile avec l’Orchestre Philharmonique Royal de Liège et Christian Arming, avec lesquels j‘ai construit une relation de confiance. Un enregistrement dans un bel esprit d’ouverture donc, et qui vous ressemble. Je le crois. Quand on reste soit même, on parle vrai. Grâce à ma résidence à Liège, j’ai pu faire de la musique de chambre avec certains musiciens de l’orchestre, et cela créé des liens forts. Alchimie très rare. Connaître les gens personnellement, intimement, fait sonner la musique différemment. Elle devient une histoire. Finalement cet album est la carte postale de cette résidence avec orchestre. Si je retournais demain en studio, ce serait encore différent. Chaque rencontre, chaque concert, chaque disque font évoluer, construisent et magnifient tout l’édifice. Et ça ne finit jamais. C’est la très grande beauté de ce métier.
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