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FLORIAN NOACK 9 Florian Noack découvre Prokofiev alors qu’il est adolescent. La télévision diffuse la finale du Concours Musical International Reine Elisabeth de Belgique. Le jeune Severin von Eckardstein – 24 ans et futur Premier lauréat – le subjugue dans son interprétation follement personnelle du deuxième concerto pour piano. Florian Noack – qui est alors un adolescent échevelé, écorché vif et qui lit L’Étranger de Camus en levant le poing – s’offre son enregistrement. Il l’écoute tant et tant qu’il en étrille sa platine. L’âpre radicalité de cette musique, la liberté de son interprète – sa figure lamartinienne – fécondent le jeune imaginaire qui n’en demandait pas tant. De ses dix-sept à ses dix-huit ans, il tambourine de plus belle, distillant dans la percussivité de Prokofiev les ardeurs de son adolescence crépusculaire.
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