LDV600-6

Le Presto de ce 13e Quatuor est pris à l’extrême limite du tempo, un tournoiement furieux que les nombreuses reprises ne font que tendre comme un ressort – la houle des trois accompagnateurs ne fait qu’alimenter les vagues de l’énergie accumulées du premier violon qui s’agite et s’amplifie jusqu’à en perdre l’expression – mais jamais la vitesse, jamais le tempo, ni la maîtrise qui force la nuance à redescendre au niveau qu’indique le compositeur. Les inattendus pizzicati au second violon à la 96e mesure, soit dix mesures avant la fin, trouvent alors leur cohérence : ils soulignent cet impératif de freiner un élan irrépressible, de le dompter. Dans l’Andante où ils naviguent entre une extrême sensibilité, l’élan et un goût constant, les musiciens restent extrêmement attentifs à la remarque sempre pp, comme pour retenir cette énergie plus pleine, et ne pas gonfler l’épisode à l’excès – juste renouveler notre écoute, la revigorer dans cette réexposition qui redevient lyrique et revient aux textures du début. 20 BEETHOVEN • INTÉGRALE DES QUATUORS À CORDES

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