LDV49.1

29 LOUIS THIRY Je n’aborderai pas la délicate question des rapports entre la musique d’Olivier Messiaen et les mystères suggérés par les titres choisis : là se mêlent une inspiration profondément sincère (de laquelle on ne peut rien dire) et un symbolisme naïf relié à une sorte d’ésotérisme numérique. Sur ce sujet, Messiaen s’est lui-même abondamment exprimé. On le lui a parfois reproché, mais n’était-il pas le seul à avoir autorité pour commenter ses œuvres ? La question de savoir ce que les mots peuvent dire de la musique reste cependant ouverte : le mystère recelé dans un simple prélude entouré de silence n’est-il pas aussi profond que celui que prétend nous expliciter le commentaire le plus élaboré ? Il est intéressant d’examiner l’évolution du langage organistique d’Olivier Messiaen. Elle se situe dans le cadre plus général de l’histoire de son langage musical et peut – grosso modo – se décrire ainsi : « Modalité », « Dodécaphonisme » (d’où la modalité n’est pas tout à fait absente) et « Retour à la modalité » (d’une façon parfois extrême comme dans l’emploi du chant grégorien dans ses derniers grands cycles pour orgue). Il est possible de distinguer deux sources principales à la conception de l’orgue qui fut celle de Messiaen : l’enseignement de Marcel Dupré et l’orgue de la Trinité.

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