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JOAQUÍNACHÚCARRO 9 C’est à Sienne aussi que j’ai effectué l’une des rencontres les plus décisives de ma vie de musicien, celle du danseur et chorégrapheAlexandre Sakharoff (1886-1963). Il parlait de « remplir le son », « remplir le mouvement », « remplir le temps »... Sur le coup je n’ai pas mesuré la portée exacte de ce qu’il me disait ; mais au fil des ans ses propos ont fait sens et j’ai pleinement pris conscience du devoir et de la nécessité pour l’interprète d’emplir le temps musical avec la durée et la tension de sa vie intérieure. Vous avez entretenu une relation assez particulière avec la musique de Chopin tout au long de votre carrière. Son nom a en effet été présent dans vos programmes, mais vous vous êtes concentré sur certaines œuvres. Pourquoi avoir eu une approche aussi sélective d’un auteur que vous aimez tant ? La musique de Chopin est tellement belle, tellement grande. On se sent si peu de chose face à elle que, toute ma vie, j’ai préféré me concentrer sur certaines pièces afin d’en approfondir au maximum les richesses.
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