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10 CHOPIN_24 PRÉLUDES, FANTAISIE-IMPROMPTU, NOCTURNES, BARCAROLLE Et vous n’avez jamais joué les Mazurkas en concert ? Jamais - à l’exception d’une d’entre elles dans une occasion particulière. Mais je les joue toutes... en secret ! La pédagogie vous occupe beaucoup depuis quelques années : quelle place y accordez-vous à la musique de Chopin ? Quand on est jeune, il est plus que logique de vouloir être capable de jouer des œuvres virtuose réclamant un véritable effort physique, le Troisième Concerto de Rachmaninov par exemple. Moi-même, je jouais Islamey de Mili Balakirev à quinze ans ; je comprends donc très bien cette envie. La dimension poétique, la variété des couleurs, les différentes façons de rendre une mélodie, la construction d’un rubato logique sont des choses que l’on croit faciles. Elles ne le sont pas du tout ! C’est pourquoi j’incitemes étudiants àchoisir des Nocturnes deChopin, des Intermezzi de Brahms ou des Préludes et fugues de Bach pour travailler le cantabile, explorer les harmonies et ressentir la force que recèlent les profondeurs de la musique. Il faut remplir le son et tâcher de saisir la respiration du compositeur : la musique a été écrite par des hommes qui respirent. La respiration de Chopin n’est pas celle de Haydn, ni celle de Debussy, Mozart, Beethoven, Brahms, Liszt, Ravel ou Bach !
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