LDV302

ANDRÉ ISOIR 11 Les options retenues en l’occurrence contribuent à restaurer la part d’humanité que l’élévation des objectifs masque parfois chez Bach, en conjuguant les éléments d’une dualité qui lui est si particulière : Celle qui distingue la nécessaire proximité d’un art fonctionnel plaçant le musicien parmi ses semblables, et les exigences de la plus haute expression spirituelle qui le hisse vers le divin. Agissant tel un révélateur, l’alternance des préludes de choral et des pures harmonisations, comme, plus encore, la superposition du chœur et de l’orgue en d’originales extrapolations du principe d’accompagnement, traduisent les ressorts d’une alchimie désormais déconnectée de sa fonction liturgique. Un peu comme ces jardins à la française dont les figures géométriques prétendaient révéler, au siècle des Lumières, les lois essentielles et cachées de la nature. Ici, ce sont les fondements d’un art vivant qui émergent de la démonstration grâce à la mise en perspective des textes qui inspirent les œuvres, tout imprégnées du souci du compositeur « de ne pas jouer la mélodie simplement pour elle-même mais en tenant compte du sens des mots 3 ». 3. J.G. Ziegler aux autorités ecclésiastiques de l’Eglise Notre-Dame de Halle , Halle, 1746, in Bach en son temps , op.cit., p. 205

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