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10 DVOŘÁK | CONCERTO POUR VIOLONCELLE Cette réflexion sur le timbre et les couleurs vous a poussé à rechercher un instrument particulier. Comment en êtes-vous arrivé à enregistrer sur le Matteo Goffriller d’Antônio Meneses ? Jouant habituellement sur un violoncelle moderne de Frank Ravatin, je souhaitais, pour cet enregistrement, explorer de nouvelles dimensions sonores et avoir accès à une voix du passé. Grâce à la générosité de la compagnie CANIMEX INC., j’ai pu bénéficier, pendant plusieurs mois, du prêt à titre gracieux de ce fabuleux Matteo Goffriller fabriqué à Venise entre 1700 et 1710. Avec l’aide de la société CELLO INVEST et de sa directrice Ailbhe Chereau O’Rourke, je suis allé le chercher au Québec en janvier 2025. Ma rencontre avec ce violoncelle a été de l’ordre du coup de foudre. Il réagissait à mon jeu avec une incroyable immédiateté. Il faut souligner qu’il avait été magnifiquement joué et entretenu pendant une trentaine d’années par Antônio Menenes, jusqu’à sa disparition tragique en août 2024. J’avais ainsi l’impression de conduire une Ferrari avec laquelle tant de possibilités s’offraient à moi et dont je ne percevais pas les limites. C’est assez rare et fou comme sensation. Cela m’a encouragé à pousser mon jeu plus loin, aussi bien dans la puissance que dans la subtilité. Chaque corde de cet instrument possède un timbre particulier, permettant de créer un son d’une richesse, d’une rondeur et d’une profondeur exceptionnelles. J’ai, en outre, pu disposer d’un remarquable archet de Lamy fils datant de 1930.

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