5 JEAN-PHILIPPE COLLARD La Toccata, adagio et fugue en Ut Majeur BWV 564 ne nous est parvenue comme la plupart de ces partitions qu’à travers des copies, dont celle insérant un adagio dans la forme traditionnelle du diptyque. Au-delà de tout l’appareil démonstratif de la toccata, ouverte par une sorte de récitatif introduisant un mouvement symphonique, et d’une fugue allègre, le volet central illustre l’influence italienne à travers un véritable aria de concerto, au sombre épisode conclusif homophonique, complexe et inattendu. Mais c’est au-delà de l’orgue lui-même que Busoni se projette en s’emparant de ces chefs-d’œuvre. Son génie instrumental transcende le sujet du médium en s’appuyant sur tout le potentiel du piano pour restituer, avec ses moyens propres et contemporains, l’universalité du message musical de Bach. Et pour l’exprimer dans une langue nouvelle qui en souligne encore la profondeur inaltérable. C’est ce qui a séduit Jean-Philippe Collard et qui a nourri son approche au clavier d’un art qu’il situe en surélévation, et dont il est familier depuis sa jeunesse.
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