3 JEAN-PHILIPPE COLLARD Après la publication en 1916 de six premiers cahiers de transcriptions, la « Bach-Busoni Gesammelte Ausgabe » réunit en 1920 à Leipzig un ensemble de sept volumes organisés en différentes catégories. Ce sont les Bearbeitungen (arrangements) pour les deux premiers, les Übertragungen (transcriptions) pour le troisième, tandis que les Kompositionen und Nachdichtungen (compositions et réinterprétations) occupent le quatrième. Das wohltemperierte Klavier, annoté et augmenté de considérations techniques sur le piano moderne, concerne les cinquième et sixième volumes. Le septième (Nachträge) contient des suppléments aux livres I à IV. Toutes les œuvres choisies ici appartiennent au volume III. Ces transcriptions s’échelonnent de 1888 à 1900 et s’attachent à certaines des plus fameuses œuvres pour orgue de Bach. Plusieurs sont clairement dédiées au culte à travers le choral, chant d’assemblée du culte réformé, tandis que préludes, toccatas et fugues évoquent plutôt l’univers du concert. Rien ne peut pourtant jamais être aussi radicalement tranché dans la production d’un musicien si constamment voué au registre spirituel. Le grand Prélude et fugue en Mib BWV 552 en porte témoignage. Ses deux volets encadrent dans une édition de 1739, constituant la troisième partie de la Clavierübung, 21 préludes ou paraphrases de choral et 4 duettos, portant le nombre de pièces du recueil à 27, soit 3³. Un symbole à rapporter aux trois bémols de la tonalité, aux trois motifs thématiques du prélude et aux trois sujets de la fugue, qui éclairent la constante référence trinitaire de ce volume à destination liturgique.
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