Quel horizon Busoni vous a-t-il ouvert ? Quand je me suis mis à regarder les partitions et que j’ai commencé à faire sonner ça, j’ai eu comme une sorte de révélation sonore. J’avais la mémoire de ces œuvres. Elles étaient présentes en moi et tout d’un coup, développées au piano par Busoni, elles ont pris une ampleur vraiment incroyable. Alors je me suis rué sur le répertoire et je ne me suis pas trompé. J’ai déjà été récompensé de cette démarche par l’immense plaisir que j’ai éprouvé avec cette qualité sonore tout au long de l’apprentissage, de l’enregistrement et de l’écoute. Et je me suis trouvé en accord avec le principe du disque que je n’appréciais pas beaucoup jusqu’alors. J’ignore pourquoi mais cette musique traitée par Busoni lui donne plus que toute autre sa raison d’être au disque. Ce qu’il fait de la matière pianistique la rend hors du commun et c’est pour moi une forme d’accomplissement sonore qui me comble. Et puisque je ne joue pas d’orgue, Busoni était pour moi la seule voie possible pour rejoindre cette musique sublime. Je me contente de faire sonner en moi les sonorités que j’entendais en allant à la messe. Je sais comment ça sonne. 8 PLEIN JEU
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