12 RACHMANINOV | PRÉLUDES Quel portrait de Rachmaninov nous donnent ces 24 Préludes ? Un portrait qui n’est pas complet, car il faudrait aussi écouter ses mélodies, sa musique purement vocale et liturgique. On peut les rencontrer en filigrane de ses Préludes, sans que ce qui leur soit propre et qui témoigne d’aspects particuliers de sa personnalité soit forcément creusé. Ses Préludes nous disent cependant beaucoup de l’homme élégant, à la fois discret, réservé, et expansif lorsqu’il est en société. Leur musique est à son image, parfois intimiste, parfois débordante. Elle intègre toutes les facettes de l’âme russe qui peut être exubérante et extravertie. Si Rachmaninov se sent parfois une âme d’ermite dans sa campagne (« je crois que chez chaque russe il y a quelque chose de l’ermite » écrit-il), il n’est jamais déconnecté de son proche environnement humain, toujours entouré de sa famille, de ses amis. Homme d’une grande profondeur affective, Arthur Rubinstein disait de lui qu’il avait « des mains de bronze et un cœur d’or ». Cela est tellement perceptible dans ses Préludes.
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