LDV113-4

L’orgue de Saint-Sernin et l’esthétique symphonique : le fabuleux destin d’Aristide Cavaillé-Coll (1811-1899) Bien avant de prendre possession, à trente-sept ans, de son instrument flambant neuf de Sainte-Clotilde (Paris, 1859), César Franck disait déjà de son premier orgue Cavaillé-Coll à Saint-Jean Saint-François (1846) : « Mon orgue, c’est un orchestre ! ». Image explicite s’il en est de cette nouvelle esthétique dite « symphonique » qui va influencer la musique d’orgue pour plusieurs décennies. En effet, le génial facteur d’orgue toulousain avait dès les années 1840 inventé ce nouveau type d’orgue « complètement conçu, disait-il, dans une perspective dynamique en vue d’un gigantesque crescendo ». Cinquante années plus tard, à l’apogée de leurs arts respectifs, Aristide Cavaillé-Coll construira l’un de ses plus beaux instruments pour Saint-Sernin (1889), tandis que César Franck livrera au monde ses trois admirables Chorals (1890), qu’il aurait pu venir jouer à Toulouse si le destin n’en avait décidé autrement.

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