LDV103

2 Andromède (Augusta Holmès) L’Oracle a prononcé. La royale victime, La blanche Andromèda, liée au roc amer Par les cruelles mains des Nymphes de la mer Est livrée en pâture au monstre de l’abîme. Dans l’ombre, les flots noirs se dressent, furieux, Et la vierge au cœur pur, mêlant son cri sauvage Aux hurlements de Poséidon, roi de l’orage, Pleure sa belle vie en maudissant les dieux. Dans sa paupière close où se peint l’affreux rêve, Elle voit le courroux d’Héra, l’enfantement Du Dragon que vomit la mer, – glauque, écumant, Et dont l’énorme approche épouvante la grève. Femme, lève les yeux ! Hors du profond azur, De là-haut, de là-bas, hors de la nuit stellaire, Une clarté se précipite vers la terre, Rapide comme un trait jailli d’un arc très sûr. Plus près ! plus près ! semant des gerbes d’étincelles, L’astre tombe à travers la nue ! Ô vision Glorieuse et terrible ! Ô fulguration ! Éclairs d’épée ! Appels joyeux ! Battements d’ailes ! Casqué d’or, cuirassé de splendeurs, brandissant Le glaive de Pallas, et chevauchant Pégase, Devant la vierge aux yeux révulsés par l’extase Perseus libérateur s’abat, éblouissant !

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